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Assassinat de Soleimani: Abou Dhabi craint des représailles iraniennes

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Alliés des États-Unis, des pays arabes du Golfe redoutent des représailles sur leur sol du rival iranien après l’assassinat d’un puissant général iranien dans une attaque américaine en Irak, selon des experts.

Le puissant général Qassem Soleimani, émissaire de Téhéran pour les affaires irakiennes ainsi qu’un leader pro-iranien en Irak ont été tués dans un raid américain à Bagdad ordonné par le président Donald Trump, après la prise d’assaut de l’ambassade des États-Unis par des manifestants pro-iraniens, le 31 décembre.

Washington a affirmé hier suivre de près depuis des mois les déplacements du général Soleimani. Le chef de la diplomatie américaine, Mike Pompeo, a insisté pour sa part que le responsable iranien préparait une “action d’envergure menaçant des centaines de vies américaines”.

“Abou Dhabi et Ryad ont tous deux été très inquiets des développements en Irak du week-end, craignant que l’Iran ne réponde contre les forces américaines présentes sur leur territoire”, explique Andreas Krieg, professeur au King’s College de Londres.

Avant l’assassinat du général Soleimani, les États-Unis avaient accusé une faction irakienne pro-Iran d’être derrière l’attaque qui a tué un sous-traitant américain et blessé des soldats américains en Irak.

En représailles, Washington a mené dimanche des raids, tuant 25 combattants pro-Iran. Les partisans de ces derniers ont manifesté leur colère et attaqué l’ambassade ultrasécurisée des États-Unis à Bagdad.

“Si tous les pays du Golfe ont condamné l’attaque de l’ambassade américaine à Bagdad par l’Iran, aucun d’entre eux ne prendrait le risque, à ce stade, d’être entraîné dans cette spirale d’escalade de violence”, estime Andreas Kreig.

Les Émirats arabes unis, allié de Washington et Ryad dans leur rivalité contre Téhéran, ont été le premier pays du Golfe à réagir. Sur Twitter, le ministre d’État émirati aux Affaires étrangères Anwar Gargash a appelé à “la sagesse et la mesure”.

“C’est une immense escalade dans une région déjà instable qui ne peut se permettre davantage de tension”, a tweeté Jaber al-Lamki, un responsable de la communication au gouvernement émirati.

L’Arabie saoudite a appelé à “la retenue pour éviter tout ce qui pourrait aggraver la situation” et accusé les actions de “milices terroristes” d’être à l’origine de l’escalade de la violence par la voix de son ministère des Affaires étrangères.

L’Arabie saoudite et les Émirats “doivent s’inquiéter (…) des risques pour leur société et leur économie”, affirme Sanam Vakil, spécialiste du Golfe au centre de réflexion britannique Chatham House.

Après la mort du général Soleimani, l’Iran a appelé à la “vengeance”, une menace relayée par ses alliés régionaux comme les paramilitaires irakiens du Hachd al-Chaabi, le mouvement chiite libanais Hezbollah ou les rebelles yéménites Houthis.

Les alliés de l’Iran ont eux la capacité de mener des attaques contre les bases américaines dans le Golfe, contre les pétroliers et les navires dans le détroit d’Ormuz ou de cibler directement les alliés de Washington, Arabie saoudite en tête.