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 S&P: l’Expo 2020 n’arrêtera probablement pas la chute de l’immobilier à Dubaï

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Selon S&P Global Ratings, il est peu probable que l’Expo 2020 améliore les conditions désastreuses du marché immobilier de Dubaï, où les prix de l’immobilier résidentiel ont baissé de plus d’un quart depuis 2014.

Dubaï pourrait attirer 11 millions de visiteurs étrangers à l’exposition universelle Expo 2020, qui débutera en octobre de l’année prochaine, ont déjà déclaré les organisateurs.

Mais si cela peut donner un coup de pouce au tourisme et améliorer les conditions du secteur du commerce de détail, il est peu probable que le marché immobilier de l’émirat – crucial pour l’économie de Dubaï – en soit affecté.

« Nous pensons que l’Expo 2020, juste en raison des flux de visiteurs vers l’émirat, atténuera les pressions temporaires sur les hôtels et les détaillants. Toutefois, il est peu probable qu’elle améliore sensiblement les conditions à long terme dans le secteur immobilier « , a déclaré Sapna Jagtiani, analyste de crédit de S&P Global Ratings, dans un communiqué.

Ce rapport intervient alors que Dubaï a affiché dimanche une croissance économique de 2,1% en glissement annuel au premier semestre 2019, l’activité immobilière ayant également progressé de 2,1% au cours de la même période et contribuant pour près de 7,4% au PIB total.

Arif Al Muhairi, directeur exécutif du Dubai Statistics Center, a déclaré que la flexibilité de l’économie de Dubaï et de sa structure commerciale l’aidait à maintenir la croissance économique, malgré un ralentissement de l’économie régionale et mondiale.

L’économie de Dubaï – portée par le commerce extérieur, le tourisme et son statut de principale plaque tournante régionale pour les services aux entreprises – est l’une des plus diversifiées de la région du Golfe, où les gouvernements continuent à dépendre fortement des revenus pétroliers.

Mais elle a été confrontée à un ralentissement du marché immobilier.  L’offre excédentaire de logements a fait baisser les prix d’au moins un quart depuis 2014.

Depuis février, les prix de l’immobilier résidentiel ont chuté de 10 % et devraient continuer à baisser pendant le reste de l’année, à mesure que de nouvelles sources d’approvisionnement arriveront sur le marché, a déclaré S&P.

Selon Bloomberg, Dubaï connaît ‘un ralentissement de la croissance immobilière après une offre excédentaire des promoteurs, poussant les entreprises d’investissement à suspendre les nouvelles constructions.

La construction d’un immense aéroport, conçu pour être l’un des plus grands au monde, a été suspendue. Le souverain de Dubaï, cheikh Mohammed ben Rached Al-Maktoum, a annoncé la création d’un comité chargé de résoudre la crise que connaît le marché de l’immobilier.

Bloomberg a souligné que deux des plus grands milliardaires de Dubaï appelaient à un arrêt de la construction.

Khalaf Al Habtoor, un homme d’affaires et milliardaire a déclaré que le marché immobilier était saturé.

Dans une interview accordée à Bloomberg, Hussain Sajwani, PDG de la société immobilière Damac Properties, estime que la ville devrait purement et simplement “geler l’offre pendant un an, peut-être dix-huit mois, peut-être deux ans” car si rien n’est fait, “nous allons assister à un désastre”.

D’après le gouvernement, les transactions immobilières ont connu une baisse de 21,5% en 2018, accompagnée par une diminution des prix de l’immobilier et des loyers depuis mi-2014. Au second trimestre 2019, les prix ont chuté de 5,8%, la onzième baisse d’affilée.

L’état du marché est tel que les promoteurs doivent depuis quelques mois proposer des conditions de paiement plus que favorables à leur clientèle, afin de rester à flot: le coût des acomptes a considérablement baissé (5% contre 25% auparavant) et il est désormais possibilité de payer le reste sur dix ans directement au promoteur, ce qui évite ainsi d’avoir à passer par une banque pour un prêt.

Malgré cela, 30.000 nouvelles maisons devraient être construites cette année, le double de la demande effective dans la ville, selon JLL, société de conseil en immobilier. Au total, des dizaines de milliards de dollars ont été versés dans la construction en 2018, en préparation de l’Exposition universelle qui se tiendra dans la ville en 2020 et devrait attirer 300.000 personnes.

« Même s’ils ralentissent la construction des projets, il y a trop d’appartements vides », a déclaré Garbis Eradian, économiste en chef pour le Moyen-Orient et l’Afrique du Nord à l’Institute of International Finance, basée à Washington.

« Ils doivent proposer de nouvelles forces de croissance telles que l’innovation, la technologie, l’amélioration du capital humain et l’attraction d’un plus grand nombre d’expatriés qualifiés pour la fabrication légère. »