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Des organisations appellent les Émirats arabes unis (EAU) à prendre des mesures urgentes pour protéger les prisonniers de COVID-19

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Americans for Democracy & Human Rights in Bahrain Inc (ADHRB), International Campaign for Freedom in the UAE (ICF UAE) et International Center for Justice and Human Rights (ICJHR) ont appelé, lors de la 46e session du Conseil des droits de l’homme (CDH) des Nations unies, les autorités des Émirats arabes unis à prendre des mesures urgentes pour protéger la santé mentale et physique des prisonniers dans un contexte d’épidémie de COVID-19 dans plusieurs établissements pénitentiaires et à libérer immédiatement et sans condition tous les prisonniers d’opinion.

Les organisations ont exprimé leur préoccupation quant à la propagation de la pandémie de coronavirus dans au moins trois centres de détention des Émirats : la prison al-Wathba à Abu Dhabi, les prisons al-Barsha et al-Awir à Dubaï.

Les autorités n’ont pas pris les mesures adéquates pour prévenir la propagation du virus, comme la réduction de la population carcérale ou la fourniture de désinfectants pour les mains, de gants et de masques pour les détenus. Les cellules extrêmement surpeuplées et les conditions insalubres rendent la distanciation sociale et le maintien de l’hygiène pratiquement impossible, ce qui expose les prisonniers à un risque grave de contracter la maladie.

Les prisonniers qui contractent le coronavirus, dont beaucoup ont des problèmes de santé sous-jacents, se voient systématiquement refuser l’accès aux soins médicaux nécessaires. Isolés dans des conditions qui ressemblent à l’isolement cellulaire, les prisonniers malades sont laissés à eux-mêmes, sans accès aux médecins ni même aux médicaments contre la douleur.

D’autres prisonniers qui ont été en contact avec des détenus présentant des symptômes de coronavirus ne sont ni testés ni isolés, mais restent dans leurs cellules surpeuplées où ils n’ont ni masque, ni gants, ni désinfection pour se protéger.

Les organisations sont profondément alarmées par le refus de l’administration pénitentiaire de divulguer des informations sur les conditions à l’intérieur des prisons, le nombre réel de détenus infectés et les mesures de précaution, ce qui démontre un manque total de transparence dans la lutte contre cette pandémie.

Plusieurs membres de la famille ont indiqué qu’ils n’avaient pas pu communiquer avec leurs proches emprisonnés pendant de longues périodes sans raison valable et qu’ils n’avaient pas pu obtenir de nouvelles sur leur état.

Elles appellent en outre les autorités des Émirats arabes unis à réduire la population carcérale afin de permettre aux prisonniers de respecter la distanciation sociale conformément aux lignes directrices établies pour la population générale.

Fin avril, dans le cadre de la traditionnelle amnistie pour le mois du Ramadan, les autorités ont libéré plus de 4 000 détenus.

Toutefois, l’amnistie ne s’est pas étendue aux personnes emprisonnées injustement en raison de leur dissidence pacifique, comme l’éminent défenseur des droits de l’homme Ahmed Mansoor, détenu à la prison d’al-Sadr, et l’avocat des droits de l’homme Mohammed al-Roken, détenu à la prison d’al-Razeen, qui souffrent tous deux d’une détérioration de leur état de santé due aux conditions de détention punitives, aux abus physiques et mentaux et au refus de soins médicaux.

À la lumière de ce qui précède, les organisations ont demandé au gouvernement émirati

de fournir des soins médicaux appropriés aux détenus malades et les transférer dans des établissements médicaux ; prendre toutes les mesures nécessaires pour empêcher la propagation de COVID-19, notamment en fournissant des masques ainsi que des produits d’hygiène et de nettoyage ; permettre des visites familiales en toute sécurité ainsi que des communications à distance par téléphone ou Internet, et permettre l’accès à un avocat ;

permettre l’accès au test COVID-19 et à un traitement de qualité égale ; réduire la population carcérale en libérant les prisonniers qui sont détenus pour avoir exercé leurs droits et libertés fondamentaux, y compris les défenseurs des droits de l’homme et les prisonniers de conscience, ceux qui restent emprisonnés au-delà de leur peine, et tous ceux dont la détention a été déclarée « arbitraire » par le Groupe de travail sur la détention arbitraire (GTDA).