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Le Danemark suspend les vols en provenance des Emirats: en pleine pandémie, Dubaï attire les touristes fuyant les confinements

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Entre le 4 et le 10 janvier, 825 voyageurs sont arrivés en Belgique en provenance des Emirats Arabes Unis, et ont été testés. 5,6% d’entre eux étaient positifs au coronavirus, un taux supérieur à la moyenne des voyageurs, et même des tests effectués en Belgique, a révélé le site de la Radio Télévision Belge Francophone.

Hier, le Danemark, qui réclame un test négatif au coronavirus de moins de 24h à tous les voyageurs arrivant en avion, a suspendu pour cinq jours les vols en provenance des Emirats à cause de soupçons d’irrégularités sur les tests, a annoncé vendredi le gouvernement danois.

“Tous les vols commerciaux en provenance des Emirats arabes unis sont annulés pour cinq jours, le temps (…) de s’assurer que le test négatif requis est un véritable dépistage qui a été effectué correctement”, a expliqué le ministre des Transports, Benny Engelbrecht, cité dans un communiqué du ministère.

Les autorités danoises ont en effet reçu une indication mettant en cause les tests obtenus à Dubaï et veulent s’assurer que le dépistage n’est pas bâclé et que de faux tests ne peuvent être achetés, est-il précisé.

Pendant que d’autres destinations touristiques appliquent de lourdes restrictions pour contrôler la crise sanitaire, Dubaï garde ses portes grandes ouvertes aux touristes.

Certaines célébrités danoises s’y sont dernièrement rendues, s’attirant les critiques de la cheffe du gouvernement. “Ce qui se passe lorsqu’on voyage actuellement, c’est qu’on prend le risque de rapporter des mutations au Danemark, ce qui contribue à saper notre contrôle de l’épidémie”, a-t-elle regretté mardi lors de la séance de questions au gouvernement.

Le pays nordique de 5,8 millions d’habitants impose des restrictions drastiques depuis fin décembre pour lutter contre la nouvelle vague de la pandémie. Il est particulièrement inquiet face aux variants du coronavirus, plus contagieux. Il a enregistré quelque 283 cas du variant anglais, qui devrait devenir majoritaire à partir de la mi-février, et un cas du variant sud-africain. Il s’agissait d’une personne ayant séjourné à Dubaï.

Ni quarantaine, ni couvre-feu: le nombre des contaminations a beau augmenter, Dubaï garde ses portes grandes ouvertes aux touristes qui fuient les confinements imposés à travers le monde pour contenir la pandémie de nouveau coronavirus.

Pendant que d’autres destinations touristiques appliquent de lourdes restrictions pour contrôler la crise sanitaire, le tapageur émirat du Golfe vibre au son du brouhaha des bars branchés et au rythme des photos de gratte-ciel ou de désert partagées sur Instagram.

« Je n’ai pas peur ici. Regardez, tout le monde porte un masque », fait remarquer Dimitri Melnikov, un touriste russe de 30 ans.

Depuis le début de la crise, les autorités de Dubaï se targuent d’avoir contrôlé la pandémie, avec pour armes les nouvelles technologies et de très lourdes amendes dissuasives contre le non port du masque. La distanciation physique est aussi largement de mise dans les lieux publics.

Les touristes doivent présenter à l’arrivée un récent test PCR négatif et/ou en subir un à l’aéroport de Dubaï, où le personnel de santé enfonce à la chaîne les fins tampons dans le nez des voyageurs.

Il n’existe pas de statistiques spécifiques sur les infections à Dubaï qui, avec ses quelque 2,9 millions d’habitants, est l’une des sept principautés formant les Emirats arabes unis.

A l’échelle nationale, le nombre quotidien de contaminations, environ 3400, a quasiment doublé depuis le 1er janvier.

Au total, le pays, qui s’est lancé dans une vaste campagne de vaccination, a officiellement enregistré plus de 253.000 cas, dont 745 décès pour une population d’environ 10 millions d’habitants.

Dans le quartier historique d’Al-Fahidi, les visiteurs se pressent en nombre entre de petites bâtisses en pierre au bord d’un canal, un décor du Dubaï d’antan. Des antiseptiques sont disponibles partout et de nombreuses pancartes rappellent les mesures barrières.

La protection de la population est prioritaire, assure Nasser Jomaa ben Suleiman, directeur du site. « Le nombre de touristes a été limité à 20 par guide au lieu de 100 pour réduire la fréquentation », explique-t-il à l’AFP.

« Je me sens plus en sécurité ici qu’aux Etats-Unis car je pense que les gens respectent mieux le port du masque et la distanciation physique », confie Andi Pitman, une Américaine venue passer cinq semaines à Dubaï avec sa famille.

« Nous avons de jeunes enfants qui ont besoin de sortir et de voir le monde, donc nous sommes prêts à prendre le risque », dit-elle.

Sophia Amouch, 24 ans, est venue de France pour deux semaines de vacances qu’elle a décidé de prolonger pour passer un mois complet dans l’émirat, où « tout est fait pour éviter les contacts ».

« La pandémie à Dubaï est beaucoup mieux gérée qu’à Paris », estime-t-elle, alors que la France impose un couvre-feu nocturne et des mesures exceptionnelles aux voyageurs pour tenter de freiner l’arrivée de nouvelles mutations du coronavirus.

Le tourisme constitue l’un des piliers de l’économie de Dubaï qui avait accueilli 16 millions de visiteurs en 2019 et tablait, avant la pandémie, sur 20 millions en 2020.

Pauvre en pétrole mais économie la plus diversifiée du Golfe, Dubaï a rouvert ses portes aux touristes en juillet dernier, après une période de strict confinement au printemps.

« Dubaï semble se positionner comme la destination de choix pour ceux qui veulent échapper aux confinements », observe Scott Livermore, économiste en chef d’Oxford Economics Middle East, un centre d’analyse britannique.

Selon lui, cette « stratégie de croissance », si elle réussit, aura des retombées positives sur l’organisation à l’automne prochain de l’Exposition universelle que l’émirat, qui a dépensé 8,2 milliards de dollars (6,8 milliards d’euros) pour cet événement, a dû reporter en 2020.

Mais le pari est risqué, estime le spécialiste, car une deuxième vague de Covid-19 mettrait à mal cette stratégie. Pour réussir son pari, l’émirat doit rester « ouvert et connecté, mais surtout garder le contrôle du Covid-19 », ajoute M. Livermore.

En attendant, la compagnie aérienne de Dubaï, Emirates, la plus importante du Moyen-Orient, a repris une bonne partie de ses dessertes à travers le monde. L’aéroport de Dubaï a vu passer, selon les statistiques officielles, un demi-million de voyageurs au cours de la première semaine de janvier.