Les touristes seront autorisés à venir à Dubaï à partir du 7 juillet, a annoncé dimanche le centre des médias de la cité-Etat après plus de trois mois de fermeture pour endiguer la propagation de l’épidémie de Covid-19.
Citant le Comité suprême pour la gestion des crises et des désastres, le centre a fourni une liste de protocoles auxquels les voyageurs devront se soumettre pour entrer dans l’émirat du Golfe.
Les touristes devront “présenter un test négatif de moins de 96 heures au nouveau coronavirus ou se soumettre à un test à l’aéroport de Dubaï”, a indiqué le centre, ajoutant que les personnes testées positives devront observer une quarantaine de 14 jours.
Les visiteurs devront également être couverts par une assurance maladie à l’international, télécharger une application mobile afin de communiquer les informations les concernant et remplir une “déclaration de santé”. Les citoyens et personnes résidant à Dubaï seront autorisés à voyager à partir de mardi.
Les Emirats arabes unis, dont Dubaï est l’un des sept membres, ont officiellement enregistré plus de 45.000 cas de Covid-19, dont 302 décès.
Avec peu de ressources pétrolières par rapport à ses voisins, Dubaï, qui se targue d’avoir l’économie la plus diversifiée du Golfe, s’est forgé une réputation de centre financier, commercial et touristique. La ville est connue pour ses gigantesques centres commerciaux, ses restaurants haut de gamme, ses clubs branchés et ses complexes hôteliers cinq étoiles, qui tous on été très affectés par la crise sanitaire.
Les habitudes devront changer, estiment Karen Young, chercheuse à l’American Enterprise Institute, à propos des façons de voyager, consommer et de se divertir. “C’est le bon moment pour explorer de nouvelles choses. Les restaurants et les clubs bondés ne sont plus à la mode, mais les chefs à domicile oui”, dit-elle à l’AFP. “Nous ne pouvons pas nous attendre à un retour à la normale de sitôt. La reprise va nécessiter de se réinventer.”
Si Dubaï assouplit progressivement les restrictions, le port d’un masque reste obligatoire à l’extérieur de la maison et un couvre-feu nocturne est toujours en vigueur. Les habitants peuvent se rendre à la plage, dîner dans les restaurants et faire des emplettes dans les centres commerciaux qui peuvent désormais fonctionner à 100% de leur capacité.
Les célèbres eaux virevoltantes de la fontaine de Dubaï – l’une des attractions les plus populaires de la ville – se sont aussi remises à danser au son de la musique et à l’ombre de la plus haute tour du monde, Burj Khalifa. Mais les spectateurs doivent se tenir à bonne distance les uns des autres, en se positionnant sur des petits carrés jaunes marqués sur le sol.
Le tourisme est un secteur clé de l’économie de l’émirat, qui a accueilli plus de 16 millions de visiteurs en 2019. Avant que la pandémie ne paralyse le trafic aérien mondial, les autorités tablaient sur 20 millions de touristes cette année.
Selon le cabinet d’études STR Global, 30% des emplois dans l’industrie hôtelière de Dubaï seront probablement perdus dans les mois à venir, jusqu’à ce que la demande reprenne. “y aura beaucoup moins de voyages de groupe, a indiqué le chef du département du tourisme de Dubaï, Hilal al-Marri, à Bloomberg fin avril. Cela affecte vraiment l’industrie hôtelière et du tourisme et ses revenus, donc il va y avoir des défis à relevés, a-t-il souligné.
Les experts ont averti que les habitudes des buffets et des piscines bondées pourraient devoir être reconsidérées. Les hôtels de luxe et les centres de villégiature fonctionnent à capacité réduite, et nombre d’entre eux font des promotions en direction des résidents pour compenser l’absence de touristes étrangers.
Mais leurs bars en bord de piscine, qui attirent généralement des hordes de jeunes au coeur de l’été à la chaleur suffocante, restent fermés jusqu’à nouvel ordre. Bien que les établissements et commerces travaillent à créer un environnement sûr pour leurs clients, certains restent prudents. “Je réfléchis à deux fois avant de dépenser pour une sortie, surtout quand ma santé pourrait en être le prix ultime”, explique l’expatriée suédoise.