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Le centre émirati des droits humains réitère son appel aux EAU de libérer Mohammed Al-Roken

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Le centre émirati des droits humains a révélé que le militant Mohammed Al-Roken passe le mois de Ramadan pour la neuvième année consécutive incarcéré dans des prisons émiraties, privé de sa famille et de ses amis, uniquement pour avoir défendu pacifiquement les droits de l’homme.

Le centre a exhorté les autorités à libérer Al-Roken qui entame sa huitième année dans les prisons du régime des Emirats Arabes Unis, arrêté à la suite d’une vague de répression à l’encontre des militants politiques et des défenseurs des droits humains.

Le Dr. Mohammed Abdullah Al-Roken a été arbitrairement arrêté le 16 juillet 2012 alors qu’il allait signaler la disparition de son fils et de son gendre à la police, puis détenu dans une prison secrète où il a été torturé, maltraité, et maintenu à l’isolement jusqu’à son jugement.

La Cour de sûreté de l’Etat des Emirats Arabes Unis l’a condamné à une peine de 10 ans d’emprisonnement pour avoir « conspiré contre le gouvernement » à l’issue d’un procès inéquitable et politique de masse en juillet 2013.

Dans cette affaire, 94 personnes ont été jugés, dont des dizaines de militants et défenseurs des droits humains, juges, universitaires, leader étudiants et avocats. Tous avaient, avant leur arrestation, pacifiquement appelé à davantage de droits et libertés, notamment le droit de vote aux élections parlementaires. Le Dr. Mohammed Abdullah Al-Roken était d’ailleurs l’un des 133 signataires d’une pétition adressée aux autorités du pays en mars 2011.

Lors de ce procès, les juges émiratis n’ont pas examiné les allégations de torture et de mauvais traitements dénoncés par les accusés et ont justifié leurs condamnations par des aveux obtenus sous la torture en violation de la Convention contre la torture et autres peines ou traitements cruels, inhumains ou dégradants, pourtant ratifiée par les Emirats Arabes Unis en 2012.

Mohammed Al-Roken, un éminent défenseur des droits de l’homme et avocat dans le procès des « 5 émiratis », a souffert de nombreuses violations des droits humains de la part des autorités émiraties. Il a été interdit de voyager et d’exercer sa profession, victime de disparition forcée, arbitrairement arrêté, harcelé, persécuté, interdit de visites de sa famille ainsi que de l’accès à son avocat et à des traitements médicaux adéquats, en plus d’avoir été privé de son droit à un procès équitable.

Plusieurs organisations de défense des droits de l’Homme ont exhorté l’Etat des Emirats Arabes Unis, élu le 28 octobre 2015 au Conseil des droits de l’homme pour un mandat de trois ans, à tenir son engagement de respecter les normes internationales des droits de l’Homme et de mettre en œuvre les recommandations du Conseil en ce sens.

Il a également demandé aux autorités émiraties de prendre immédiatement des mesures pour mettre fin à toute forme de pressions ou de menaces exercées sur les avocats et à tout autre obstacle au libre exercice de leur profession.

Cependant, malgré les appels nationaux et internationaux à la libération du Dr. Mohammed Al-Roken, et en tenant compte des violations que les prisonniers et lui-même ont enduré, les EAU ont manqué à leurs obligations internationales et n’ont pas rétabli la situation.

Une campagne sur les réseaux sociaux a été lancée sous le hashtag #Sept_ans_darrestations_arbitraires_aux_EAU pour dénoncer les pratiques des EAU, soutenir les prisonniers politiques et leurs familles et pour rappeler l’injustice du  procès des 94 Emiratis.

Les 94 accusés, dont huit sont jugés par contumace, encourent des peines allant jusqu’à 15 ans d’emprisonnement pour violation présumée de l’article 180 du Code pénal, qui interdit la création, l’organisation ou la gestion d’un groupe visant à renverser le système politique du pays. Parmi les accusés figurent d’éminents avocats des droits de l’homme, Mohamed Al Roken et Mohamed Al Mansoori, ainsi que des juges, des juristes, des enseignants et des dirigeants étudiants.

Des témoignages écrits ont été recensés, attestant des différentes méthodes de torture et mauvais traitements subis par les détenus, affectant leur dignité et leur santé.

Les Émirats arabes unis imposent des restrictions au droit à la liberté d’association qui sont contraires au droit international relatif aux droits de l’homme, ont souligné les organisations.