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Un responsable yéménite: “Les EAU ont imposé leur pleine souveraineté à Socotra »

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Un responsable du gouvernement yéménite a déclaré hier que le gouvernorat de l’archipel de Socotra est devenu soumis à la « pleine souveraineté émiratie ».

Le conseiller du ministre de l’information, Mukhtar Al-Rahbi, a déclaré sur un Twitter que les EAU ont pour objectif de séparer la province du Yémen et y installer des bases militaires au cours de la prochaine période, sous prétexte de « le protéger du Qatar et de la Turquie ».

Il a également accusé les Emirats de « chercher à contrôler entièrement les zones aériennes et maritimes de l’archipel, de confisquer ses ressources naturelles et de transférer les plantes, les minéraux et les pierres précieuses à Abu Dhabi ».

Les EAU n’ont pas commenté immédiatement les accusations d’Al-Rahbi.

Les séparatistes du Conseil de transition du sud (STC) ont pris le contrôle de l’île stratégique yéménite de Socotra, située au large d’Aden dans l’océan Indien, et qui était aux mains de forces progouvernementales, ont indiqué des responsables des deux parties.

Cette opération approfondit la crise entre le gouvernement et les séparatistes du Sud qui n’arrivent pas à appliquer un accord de partage du pouvoir dans les zones échappant encore au contrôle des rebelles Houthis, au pouvoir dans une bonne partie du nord du Yémen, dont la capitale Sanaa.

Un haut responsable du STC, Salem Abdallah al-Socotri, a félicité les forces dépendant du conseil pour avoir « normalisé la situation » à Socotra, dans un communiqué publié tard samedi.

Le STC indique avoir commencé à appliquer le statut d’autonomie à Socotra. Les séparatistes, basés à Aden, avaient proclamé l’autonomie du Sud le 26 avril après l’effondrement d’un accord de paix avec le gouvernement, compliquant le conflit dans ce pays dévasté par plus de cinq ans de guerre.

De son côté, un porte-parole du gouvernement qui contrôlait jusqu’ici l’île, a dénoncé « un complot » à Socotra et souligné son rejet du fait accompli dans l’île, dans une déclaration publiée samedi soir par l’agence de presse officielle Saba.

Selon des sources militaires séparatistes, les forces du STC ont pris le contrôle samedi de l’île à l’issue d’une opération déclenchée vendredi et qui n’a provoqué que des affrontements limités avec les forces progouvernementales.

Les forces séparatistes sont entrées samedi à Hadibou, capitale de Socotra, et y ont établi des points de contrôle, selon les mêmes sources.

Le STC et le gouvernement sont en principe alliés au sein de la coalition militaire menée depuis 2015 par l’Arabie saoudite contre les rebelles Houthis, soutenus par l’Iran.

Les séparatistes, farouchement hostiles aux islamistes, ont indiqué que les forces pro gouvernementales basées sur l’île étaient composées en grande partie de partisans d’Al-Islah, parti islamiste allié au président Abd Rabbo Mansour Hadi.

Cette hostilité du STC vis-à-vis des islamistes est partagée par les Émirats arabes unis qui ont formé les unités combattantes et de sécurité des séparatistes et continuent de les soutenir. Les Émirats sont pourtant aussi un pilier de la coalition militaire internationale -menée depuis 2015 par l’Arabie saoudite- qui appuie le gouvernement yéménite dans sa guerre contre les rebelles Houthis, mais ils ont pris leurs distances avec le président Hadi.

L’île, située dans l’océan Indien à quelque 350 km de la ville portuaire d’Aden, tire son importance stratégique de sa position face à la Corne de l’Afrique, non loin du détroit de Bab al-Mandeb, qui commande l’entrée sud de la mer Rouge, et aux abords d’importantes routes commerciales maritimes. Socotra, souvent appelée “Galapagos de la mer d’Arabie”, a une biodiversité exceptionnelle avec une faune et une flore en grande partie endémiques

Cette guerre dans la guerre a compliqué un conflit qui, en une demi décennie, a fait des dizaines de milliers de morts et provoqué, selon l’ONU, la pire crise humanitaire en cours dans le monde.