Le New York Times a révélé que les Émirats arabes unis se servirait de ToTok pour accéder aux données personnelles des utilisateurs.
ToTok a été lancé il y a quelques mois seulement et a connu une popularité grandissante ces dernières semaines. L’application est principalement utilisée aux Émirats Arabes Unis mais aussi dans plusieurs autres pays, notamment aux États-Unis, en Suède ou encore en Inde où des centaines de milliers d’utilisateurs l’ont déjà téléchargée.
Selon des experts techniques, l’application aurait été développée par la société Breej Holding, composée d’employés des services secrets des Émirats, d’anciens membres de la NSA, et d’agents appartenant à l’armée israélienne et américaine.
Les autorités américaines mènent une enquête sur DarkMatter, la firme qui se cacherait derrière les développeurs de la société Breej Holding. Le CV de DarkMatter inclue des opérations de piratage au sein des gouvernements iranien, qatari et turque, mais aussi contre des membres de la FIFA.
L’application (ToTok) est une application gratuite de messagerie sécuritaire pour communiquer avec ses proches. Le gouvernement des Émirats arabes unis a autorisé son utilisation, alors qu’elle interdit toutes les autres applications de chat telles que « Skype » et « WhatsApp ».
Google et Apple ont tous deux supprimé l’application de leurs boutiques et les utilisateurs l’ayant déjà téléchargée sur leurs téléphones sont invités à la désinstaller. Contrairement à Whatsapp et Skype, ToTok n’assure pas le chiffrement de bout en bout.
Selon le New York Times, ToTok est la dernière trouvaille dans la course aux armements numériques des riches gouvernements autoritaires qui recherchent des méthodes plus efficaces et plus pratiques pour espionner leurs rivaux étrangers, les réseaux criminels et terroristes, les journalistes et les opposants.
L’agence de presse “Reuters” a révélé que les Émirats arabes unis (EAU) avaient fondé une unité de cyber-espionnage, ciblant des militants, des responsables aux Nations Unies et l’opposition dans le monde arabe, en faisant appel à des anciens employés à la Sécurité nationale américaine.
L’agence a indiqué que le coordinateur national pour la sécurité, la protection des infrastructures et le contre-terrorisme dans le Conseil de sécurité nationale des États-Unis “Richard Clark”, était impliqué dans l’affaire, en participant à la formation de l’unité d’espionnage électronique émiratie “Raven” , dont les travaux commencèrent en 2008.
Elle a expliqué que “de par sa relation solide avec les chefs émiratis, et grâce à ses années d’expérience comme l’un des hauts responsables gouvernementaux américains, Clark avait pu, signer plusieurs contrats de consultation sécuritaire au EAU, y compris ceux qui lui avait permis de fonder une des unités secrètes d’espionnage au niveau d’un aéroport hors service à Abu-Dhabi”.
Les documents examinés par Reuters ont montré que le programme de renseignement émirati a commencé en 2008. Les Émirats arabes unis avaient précédemment lancé 4 satellites à des fins d’espionnage. Le dernier d’entre eux, en juillet dernier, s’appelait « Ain Saqr » (L’œil du faucon).
Les EAU ont brillé dans le monde de l’espionnage classique et sont ensuite devenus le leader de l’espionnage électronique.
Les EAU ont payé d’anciens officiers de la CIA pour construire un empire d’espionnage et ont acheté une technologie d’espionnage avancée à des milliards de dollars d’Israël.
L’État impose un contrôle strict sur toutes les communications dans le pays. Les activités d’espionnage s’étendent à toute la région et aux organisations internationales.