Trois pays du Golfe dont les emirates arabes unis ont sollicité Israël au cours des dernières semaines pour obtenir des informations et de l’aide dans la lutte contre la pandémie de Covid-19, a rapporté dimanche le Jerusalem Post.
Bahreïn et un autre État du Golfe ont appelé le centre médical Sheba de l’hôpital Tel Hashomer, faisant part de leur intérêt pour la réponse que l’hôpital a apporté à la pandémie, tandis que l’ambassadeur des Émirats arabes unis auprès des Nations Unies a déclaré publiquement que son gouvernement serait disposé à travailler avec Israël sur un vaccin.
« J’ai entendu à maintes reprises des dirigeants du Golfe dire ‘avec nos ressources, notre richesse et l’innovation israélienne, nous pouvons créer un vaccin et un remède’. Ils voient cette pandémie comme une opportunité de coopération entre eux et Israël », a déclaré le rabbin Marc Schneier, président de l’organisation interconfessionnelle « Fondation pour une compréhension éthique ».
Le directeur de la division internationale du centre Sheba, Yoel Hareven, a quant à lui affirmé que le Bahreïn et un autre État du Golfe, qu’il a refusé de nommer, se sont intéressés aux innovations israéliennes dans le domaine de la médecine et à la façon dont l’État hébreu a réagi au coronavirus.
« Nous leur avons offert toute l’aide dont ils avaient besoin, avec même l’envoi d’équipes chez eux pour partager des connaissances logistiques », a déclaré Hareven. « Quelle que soit l’aide que nous puissions apporter à nos voisins, nous le ferons avec bonheur », a-t-il ajouté.
Hareven a noté que les gouvernements de cette région sont très centralisés, suggérant que les contacts avec Sheba ont eu lieu avec l’approbation des dirigeants. Au mois de mars, un membre éminent de la famille royale émiratie a effectué une visite privée de l’hôpital de Ramat Gan, avec qui il est resté en contact hebdomadaire depuis, a ajouté le responsable.
« Ils croient très fermement au lien avec la médecine israélienne et Israël en général », s’est-il réjoui.
Des informations ont indiqué que dans le cadre de son plan de lutte contre le coronavirus, le Mossad israélien a obtenu des équipements médicaux, de la part de l’un des pays du Golfe, au moment où un écrivain israélien signale que cette crise a obligé les Israéliens à vivre l’enfer qu’ils infligent, depuis des années, aux Palestiniens.
Reuters a rapporté selon des médias israéliens, que “l’agence de renseignement d’Israël (Mossad) avait reçu 100 mille appareils détecteur du Covid-19, de la part de l’un des pays du Golfe”.
De sa part, le site britannique, Middle East Eye nota, selon l’analyste israélien des affaires de sécurité, Yushi Milman: “Le seul pays qui aurait pu fournir des unités de test au Mossad sont les Émirats arabes unis (EAU), car les autres amis, l’Égypte et la Jordanie, ont suffisamment du mal à gérer les besoins de leur population”, indiquant que “les appareils avaient été reçus mercredi dernier, de la part des EAU”.
Parlant de la situation que traverse Israël, Gideon Levy, écrivain au journal israélien Haartz a noté : “Après un ou deux jours, Tel Aviv ressemblera à Jénine et tout l’État d’Israël sera encerclé exactement comme l’est actuellement la bande de Gaza”.
Il indiqua que les mesures imposées par le gouvernement israélien à ses citoyens à cause du coronavirus, “les obligent à goûter l’enfer qu’ils infligent aux Palestiniens”, soulignant les supplices quotidiens vécus par les habitants de Gaza, depuis des décennies sous le blocus imposé par Tel Aviv.
“La situation ressemble à la fin du monde, bien que ce que traverse Israël semble différent du blocus imposé aux Palestiniens, mais la ressemblance ne choquera personne”, avait-il regretté.
Benjamin Netanyahou avait appelé les Israéliens à rester chez eux, pour soutenir les efforts fournis par son gouvernement dans le cadre de la lutte contre la propagation du coronavirus.
“Nous n’avons plus le choix, les autorités imposeront l’application des lois”, avait-il expliqué, informant les citoyens qu’ils ne pourront plus sortir que pour acheter des provisions ou des médicaments.
Rappelons ainsi, que le ministère israélien de la santé avait affirmé avoir détecté 537 cas positifs au Convid-19, alors que les Palestiniens signalent 47 cas en Cisjordanie.
Compte tenu de la crise, les Nations unies soulignent que “Tel Aviv est juridiquement responsable de fournir les services médicaux fondamentaux aux Palestiniens”, appelant les responsables israéliens à éviter les différences raciales et à prôner l’humanité, notamment dans cette période de pandémie.