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Un universitaire émirati reconnaît publiquement la normalisation entre Abu Dhabi et Israël

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Un universitaire proche du régime aux EAU a reconnu la normalisation croissante entre son pays et Israël.

Abdel-Khalek Abdullah, professeur de science politique aux Emirats arabes unis et un conseiller de Mohammed bin Zayed, a souligné que les personnalités nationales aux Emirats ont créé il y a 20 ans « le Comité national des Emirats pour résister à la normalisation avec l’ennemi israélien ».

Abdullah s’est interrogé sur son compte Twitter: « Est-il possible d’activer à nouveau ce comité, ce qui pourrait freiner les appels à la normalisation qui ont récemment émergé dans la société? »

“Dans un appel direct adressé par l’émissaire des Émirats arabes unis aux États-Unis, l’Ambassadeur Yousef al-Otaiba a suscité en moi et beaucoup de mes concitoyens israéliens beaucoup d’intérêt et d’excitation”, écrit le ministre israélien du Travail et des Affaires sociales Itzik Shmuli dans une tribune.

Yousef Al-Otaiba a publié récemment une tribune dans le journal israélien Yedioth Ahronoth où il avertissait que le plan israélien d’annexer des parties de la Cisjordanie occupée entraverait toute possibilité de dialogue arabo-israélien.

Intitulant sa tribune “ Soit l’annexion ou la normalisation”, le diplomate rappelle que jusqu’à récemment, les dirigeants israéliens parlaient avec enthousiasme de la normalisation avec les Émirats arabes unis et d’autres pays arabes. “Mais le plan d’annexion israélien contredit ces intention”, note-t-il.

Le ministre israélien du Travail et des Affaires sociales a salué la politiques des emirates arabes unis qui “démontre non seulement sa détermination et son courage d’œuvrer pour le maintien de la stabilité, la promotion de la paix et la normalisation de la situation au Moyen-Orient, mais également le degré d’engagement des Émirats arabes unis dans cette perspective.

“Un tel leadership est à la fois vital et essentiel pour surmonter les cycles d’aliénation, de suspicion et d’animosité persistante endémiques à notre région”, poursuit Itzik Shmuli. Et ce dernier d’ajouter: “L’existence même des importants accords de paix entre l’Égypte, la Jordanie et Israël et les bonnes relations qu’Israël entretient avec les pays voisins de notre région prouvent qu’il est possible de transformer un rêve en réalité”.

Shmuli rappelle le contexte difficile dans lequel ont toujours évolué les relations israélo-arabes, avant de se prononcer sur “l’accord du siècle”. Pour lui, cet accord, présenté par le président des États-Unis, Donald Trump, est un point de référence qui, avec d’autres plans, a la capacité de relancer et de relancer les négociations.

“Ce n’est pas un plan de paix signé, et à côté de l’engagement réel de M. Kushner à le soutenir et à le promouvoir, sa force réside dans sa capacité à servir de base de négociation si nous dépassons les entraves de l’impossible et de l’inacceptable, et si nous travaillons pour parvenir à une véritable paix sur la base d’une solution à deux États”, affirme-t-il.

Le rédacteur en chef des affaires arabes à la radio de l’armée israélienne, « Jackie Khoji », a estimé que la coopération entre Tel Aviv et les Émirats face à l’émergence du virus Corona a des dimensions politiques.

« Khoji » a souligné dans un article du journal hébreu « Maariv », que la coopération entre le ministère israélien de la Santé et son homologue émirati signifie qu’il existe des contacts entre les deux gouvernements, indiquant qu’il y a un secret derrière cette histoire.

Il a ajouté: “A cette époque, c’est-à-dire dans les années 90, une représentation commerciale israélienne de haut niveau a été ouverte dans l’émirat de Dubaï, Tel Aviv cherche à travers cette coopération avec Abu Dhabi à consolider leurs relations.”

Il a conclu en disant que « les Israéliens demandent: si cette coopération entre Israël et les Émirats est un service à l’humanité pour faire face à cette épidémie, selon les déclarations de Hind Al-Otaiba, alors pourquoi le secret est-il alors, mais si tout va bien et qu’il y a des contacts mutuels, alors qu’attendent Israël et les Émirats?

Deux entreprises israéliennes de défense de premier plan ont fait état vendredi d’un accord avec une entreprise émiratie pour collaborer sur la mise au point d’un test de dépistage non invasif et « en quelques minutes » pour le nouveau coronavirus.

L’annonce de cet accord intervient alors que les deux pays n’ont pas de relations officielles. Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu avait annoncé fin juin une « coopération scientifique » avec les Emirats pour lutter contre la pandémie, mais sans donner davantage de détails.

La plus importante entreprise israélienne aéronautique et de défense Israel Aerospace Industries (IAI), détenue par l’Etat, et Rafael Advanced Defense Systems, société également publique, ont signé un protocole d’entente avec Group 42, une firme de technologie privée basée à Abou Dhabi, lors d’une cérémonie par vidéo-conférence. IAI a salué vendredi la signature d’un « accord historique de coopération avec Group 42 » dans un communiqué. Une porte-parole de Rafael a confirmé l’accord sans donner davantage de détails.

« Le Covid-19 ne distingue pas entre les continents, les peuples et les religions », a déclaré Yoav Turgeman, vice-président de IAI et directeur de sa filiale Elta, cité dans le communiqué. La mise au point d’un « système de dépistage non-invasif et en quelques minutes du virus » est le principal projet sur lequel travailleront les entreprises, a expliqué à l’AFP Israel Lupa, responsable technologique de Elta. « Nous apporterons la technologie et ils (Group 42) amèneront les connaissances médicales », a-t-il précisé.

Le Group 42 a annoncé jeudi la signature de deux protocoles d’entente avec les sociétés israéliennes. « Nous avons toujours cherché à coopérer sur le plan international pour créer des technologies (…) plus performantes pour le bien public », a déclaré Peng Xiao, directeur de cette société privée.

Pays de neuf millions d’habitants, Israël a officiellement recensé plus de 27.000 cas de nouveau coronavirus, dont 325 morts. Avec environ 10 millions d’habitants, les Emirats arabes unis ont officiellement enregistré plus de 49.000 cas, dont 317 décès.

Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a annoncé jeudi une « coopération » scientifique avec les Emirats arabes unis, pays avec lequel l’Etat hébreu n’a pas de relations officielles, afin de lutter contre la pandémie de Covid-19.

« Cette collaboration se fera dans les domaines de la recherche et du développement, de la technologie et dans des domaines qui amélioreront la sécurité sanitaire dans toute la région », a déclaré M. Netanyahu dans un communiqué en hébreu. « C’est le résultat de contacts prolongés et intenses ces derniers mois », a ajouté le Premier ministre israélien sans préciser s’il s’agissait de la première coopération officielle entre les deux pays.

Historiquement, les pays arabes, hormis l’Egypte et la Jordanie, ont fait du règlement du conflit israélo-palestinien la condition de la normalisation de leurs relations avec Israël. Mais au cours des dernières années, les autorités israéliennes ont développé des relations officieuses avec des pays du Golfe, dont les Emirats arabes unis, partageant notamment des préoccupations autour de l’influence grandissante de l’Iran dans la région. « Plus on est puissant, plus on a la force de dissuader nos ennemis », a déclaré le Premier ministre israélien, évoquant des « amis » qui se rapprochent dans un contexte local.

Contexte qui se tend toutefois à l’approche de décisions clés du gouvernement israélien sur son projet d’annexion de pans de la Cisjordanie, territoire palestinien occupé par Israël depuis 1967. Le gouvernement doit en effet annoncer à partir du 1er juillet sa stratégie pour mettre en place le plan américain pour le Proche-Orient, qui propose cette annexion.

« Potentiel rapprochement » menacé

« L’annexion mettra certainement fin aux aspirations israéliennes à de meilleures relations avec le monde arabe et les Emirats sur les plans sécuritaire, économique et culturel », avait écrit il y a près de deux semaines Youssef al-Otaïba, un diplomate émirati, dans une tribune publiée dans le quotidien israélien Yediot Aharonot, la première en hébreu d’un responsable de ce pays selon des analystes.

« Récemment, des responsables israéliens ont fait la promotion de discussions excitantes sur la normalisation des relations avec les Emirats arabes unis et d’autres Etats arabes. Mais le projet d’annexion et les discussions sur une normalisation sont en contradiction », avait souligné M. Otaïba, ambassadeur des Emirats aux Etats-Unis. « Le potentiel rapprochement avec Israël pourrait disparaître si l’annexion a lieu », avait-il insisté, estimant que le projet israélien pourrait aussi « provoquer la violence et raviver les extrémismes ».

Quelques jours avant cette tribune, un premier vol officiel du transporteur émirati Etihad Airways s’était posé en Israël, chargé d’aide humanitaire pour les Palestiniens, qui l’avaient refusée estimant ne pas avoir été mis dans la boucle et que l’opération avait été coordonnée avec Israël plutôt qu’avec eux.

Près de la moitié des exportations israéliennes sont issues du secteur de la technologie et les start-up oeuvrant dans le domaine de l’innovation médicale ont été appelées en renfort dans l’espoir de freiner la propagation de l’épidémie de Covid-19.

Pays de neuf millions d’habitants, Israël compte actuellement un plus de 22.000 cas de nouveau coronavirus officiellement recensés, dont 308 morts, ce qui reste un faible ratio de décès en comparaison à des pays en Europe et dans les Amériques. Avec environ 10 millions d’habitants, les Emirats arabes unis ont officiellement enregistré plus de 45.000 cas de Covid-19, dont 302 décès.