Tunisie : « Abir Moussi balise la voie au renversement de l’Etat par des forces étrangères »(Ennahdha)
Noureddine B’hiri, président du bloc parlementaire du Mouvement d’Ennahdha (54/217 députés) a accusé, mercredi, la présidente du bloc du Parti Destourien Libre (PDL), Abir Moussi, et les parlementaires du bloc, de “baliser la voie à des forces étrangères, les Emirats et l’Egypte, pour renverser l’Etat tunisien élu”.
Moussi avait annoncé, plus tôt dans la journée du mercredi, avoir pris la décision de changer le lieu du sit-in observé par son bloc du bureau du chef de cabinet du président du parlement et de la salle des séances plénières pour s’installer devant le bureau du président du parlement, Rached Ghannouchi, également président du Mouvement d’Ennahdha.
B’hiri a déclaré à Anadolu Agency que le “bloc de Abir Moussi (16 députés) s’obstine dans sa voie de l’attaque des institutions de l’Etat, de l’accès à ses sièges par la force et la violence, de l’entrave de l’action du parlement, tout en menaçant d’en détériorer les documents et les documents du chef de cabinet qui intéressent la sécurité nationale”.
Les députés du PDL observent, depuis deux semaines, un sit-in au siège du parlement et ont délibérément empêché la tenue de séances plénières qui étaient initialement consacrées à voter des projets de loi à caractère économique et social, ainsi qu’à l’élection des membres de la Cour constitutionnel, tout en réclamant la tenue d’une séance plénière pour retirer la confiance de Ghannouchi.
“Ce que fait Abir Moussi s’inscrit dans le cadre d’un plan régional qui incite au renversement de l’Etat tunisien élu”, a ajouté B’hiri.
Abir Moussi avait, à maintes reprises, déclaré son hostilité au soulèvement populaire qui a fait chuter le régime de l’ancien président Zine el Abidine Ben Ali (1987-2011) et affiche publiquement sa constante inimitié envers le Mouvement Ennahdha (d’obédience islamique), le plus grand bloc de l’actuel parlement.
Et B’hiri de poursuivre : “Ce parti, le parti de ‘Abir Emirats’ et de [Dhahi] Khalfen (vice-président de la police et de la sûreté nationale de Dubaï), s’emploie toujours à entraver les institutions de l’Etat et à baliser la voie aux Emirats et à l’Egypte pour renverser l’ensemble de l’Etat tunisien, toutes tendances sociales et idéologiques confondues”.
Plusieurs pays arabes, particulièrement les Emirats, sont accusés de mener “la contre-révolution” pour faire chuter des régimes au pouvoir dans des pays arabes qui ont été le théâtre de révolutions du “Printemps arabe”. Abu Dhabi et le Caire réfutent généralement toute ingérence dans les affaires des autres pays.
“ Tous les blocs parlementaires ont dénoncé, en séance plénière hier [mardi] les agissements de ce bloc qu’ils considèrent comme étant une agression contre l’Etat dès lors qu’ils portent atteinte à une institution constitutionnelle élue (parlement) et une tentative d’aménager une atmosphère pour renverser l’Etat tunisien, ce qui est punissable par la loi”, a-t-il encore dit.
“Le parquet a lancé depuis plusieurs jours les procédures préliminaires pour constater l’occupation par les députés de Moussi des sièges relevant du parlement de manière illégale et l’agression des députés et du personnel du parlement” a-t-il relevé.
“Le bloc (de Abir Moussi] est parvenu jusqu’à violenter trois députés du bloc d’Ennahdha, en l’occurrence, Moussa Ben Ahmed, Mehreziya Laabidi et Saied Ferjani, dans une vaine tentative d’attirer les parlementaires à la violence”, a-t-il indiqué.
“Nous disons à ‘Abir des Emirats’ que nous se serons entraînés vers la violence, dès lors que nous rejetons toute violence”, a-t-il insisté.
“Nous sommes attachés à l’application de la Loi et de la Constitution et nous rejetons toute tentative de putsch en Tunisie comme nous condamnons toute allégeance à l’étranger tout en demeurant fidèles à la Tunisie et à notre peuple”, a conclu B’hiri.
Aucune réaction aux propos de B’hiri n’a pu être obtenue dans l’immédiat par le PDL.
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