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RSF appelle à la libération d’un journaliste yéménite détenu par les forces soutenues par les Émirats arabes unis

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Les appels se multiplient pour la libération d’un éminent journaliste yéménite détenu par le Conseil de transition du sud (STC), soutenu par les Émirats arabes unis.

Le journaliste indépendant Adel Al-Hasani est emprisonné depuis le 17 septembre 2020. Le reporter a été interpellé à Aden, la deuxième ville du pays, contrôlée par le Conseil de transition du sud (STC). Son sort est demeuré inconnu durant une semaine avant qu’il ne puisse échanger avec sa compagne par téléphone. Un mois plus tard, il a finalement pu recevoir une visite de son avocat et de son épouse, qui ont pu confirmer qu’il se trouvait en bonne santé. Il risquait d’être jugé pour “passage illégal d’étrangers”.

Adel Al-Hasani collabore régulièrement avec des médias internationaux comme la BBC, CNN, ou encore France 24. Il est actuellement détenu à Aden par le STC. La veille de son arrestation, il avait reçu un appel téléphonique d’un officier du renseignement des Émirats arabes unis (qui soutient le Conseil de transition du sud) lui demandant de cesser ses activités de fixeur. Il travaillait alors avec des reporters étrangers, eux-mêmes arrêtés et détenus durant six jours par la police militaire de Mocha, le 12 septembre, alors qu’ils arrivaient du détroit de Bab Al-Mandab.

Malgré les pressions diplomatiques et politiques exercées depuis cinq mois auprès des représentants du STC, le sort d’Adel Al-Hasani n’a toujours pas été réglé. Fin septembre, RSF avait contacté le porte-parole du Conseil, Nizar Haitham, qui avait assuré qu’il « suivrait le cas ». Si une décision judiciaire a approuvé la libération du journaliste entre-temps, il est néanmoins toujours derrière les barreaux.

« Nous appelons les autorités du sud du Yémen à libérer Adel Al-Hasani au nom de la liberté de la presse qu’elles prétendent protéger, déclare la responsable du bureau Moyen-Orient de RSF, Sabrina Bennoui. Son maintien en détention n’est qu’une manière de gagner du temps car les accusations dont il fait l’objet ne tiennent pas. Adel Al-Hasani devrait être immédiatement relâché en conformité avec le droit yéménite. »

Selon des informations recueillies par RSF, une force locale de sécurité empêche la libération du journaliste en alimentant la justice de nouvelles accusations liées à d’autres reportages qu’il a pu faire dans le passé. Dans un message audio enregistré en prison, que l’organisation a pu se procurer, Adel Al-Hasani déclare ne plus avoir confiance dans le système judiciaire de son pays, inféodé au politique.

Dans un communiqué en date de juillet 2019, le STC déclarait pourtant être « clair sur son engagement en faveur de la protection des droits de l’Homme et des libertés dans tout le Yémen du Sud, en particulier pour le personnel des médias qui joue un rôle essentiel dans la couverture des réalités sur le terrain ».

Par ailleurs, toujours dans la province d’Aden, RSF a appris l’arrestation du journaliste indépendant Mohammed Waleed. Les forces de lutte antiterroriste ont perquisitionné sa maison dans la nuit du 1er février et l’ont finalement libéré le 9. Ses proches ignoraient ce qui lui était reproché.

Le Yémen occupe la 167e place au Classement mondial de la liberté de la presse établi par RSF.