Les EAU arrêtent officiellement le financement de l’UNRWA
Les Émirats arabes unis ne comptent pas reprendre le financement de l’agence des Nations unies pour les réfugiés palestiniens, qui a été interrompu l’année dernière, tant que des mesures ne seront pas prises pour gérer les fonds plus efficacement, a déclaré un responsable du gouvernement des Émirats arabes unis à Reuters.
L’Etat du Golfe, qui préside actuellement le comité consultatif de l’Office de secours et de travaux des Nations unies pour les réfugiés de Palestine dans le Proche-Orient (UNRWA), a fourni à l’agence 50 millions de dollars en 2019 et 20 millions de dollars en 2018, mais n’a fait aucune contribution l’année dernière.
« Nous sommes en dialogue avec les dirigeants de l’UNRWA sur la façon d’améliorer l’efficacité de l’aide », a déclaré le ministre d’État à la coopération internationale Reem al-Hashimy à Reuters cette semaine.
Hashimy a déclaré qu’après la pandémie de coronavirus, la demande envers les donateurs était plus forte que jamais et que les Émirats arabes unis allaient de l’avant en soutenant les organisations qui utilisent les fonds de manière efficace, comme le Comité international de la Croix-Rouge.
Les Émirats arabes unis et Bahreïn ont considérablement réduit leur financement à l’agence des Nations Unies pour les réfugiés palestiniens UNRWA à la suite des accords de normalisation avec Israël, rapporte Channel 12.
Citant le Center for Near East Policy Research, une ONG israélienne, Channel 12 a annoncé que les Émirats arabes unis ont réduit leur aide à l’UNRWA de 51 millions de dollars (42 millions d’euros) en 2019 à 1 million de dollars (834.000 euros) en 2020.
Le rapport indique que Bahreïn a également réduit son aide financière mais aucun chiffre précis n’a été communiqué.
Les accords de normalisation signés en septembre dernier ont été condamnés par les Palestiniens, qui les ont qualifiés de « poignard dans le dos » et de « trahison ».
Les ambassadeurs palestiniens aux Emirats et à Bahreïn avaient été rappelés respectivement en août et en septembre, immédiatement après l’annonce par les États du Golfe de la normalisation de leurs relations avec Israël.
Sous l’ancien président Donald Trump, les États-Unis ont également mis fin à leur soutien à l’UNRWA, la laissant avec un déficit annuel de 200 millions de dollars (166 millions d’euros).
En novembre, l’agence avait annoncé être à court de liquidités pour payer les salaires de novembre et décembre de ses 28.000 employés, eux-mêmes pour la plupart des réfugiés, offrant des services (éducation, soins de santé) à plus de cinq millions de Palestiniens répartis dans des camps en Jordanie, en Syrie, au Liban et dans les Territoires palestiniens.
La semaine dernière, l’envoyé intérimaire américain à l’ONU, Richard Mills, a déclaré que le président Joe Biden prévoyait de “restaurer les programmes d’assistance américains qui soutiennent le développement économique et l’aide humanitaire pour le peuple palestinien”, sans mentionner directement l’UNRWA.
Selon le quotidien français Le Monde, les responsables israéliens et émiratis ont forgé “un axe stratégique” dans le cadre duquel ils réfléchissent à “un plan d’action visant à faire progressivement disparaître l’UNRWA, sans conditionner cela à une quelconque résolution du problème des réfugiés [palestiniens]”. Le ministre émirati des Affaires étrangères n’a pas répondu à la demande de commentaires adressée par Le Monde.
