Les Émirats arabes unis ont annoncé la libération de 515 prisonniers de différentes nationalités à l’occasion de l’Aïd al-Adha et ont ignoré les détenus politiques.
Le Cheikh Khalifa bin Zayed Al Nahyan, président des Emirats Arabes Unis (EAU), a ordonné la libération de 515 prisonniers purgeant diverses peines dans le pays, avant l’Aïd Al Adha.
Cependant, la traditionnelle grâce présidentielle n’a pas touché les prisonniers politiques ni les activistes, bien que beaucoup d’entre eux souffrent de graves problèmes de santé, alors que des rapports indiquent que le Covid-19 se répand rapidement dans les prisons émiraties.
L’Aïd Al Adha est un moment que les musulmans peuvent passer avec leurs familles et leurs proches. Cependant, des dizaines de prisonniers d’opinion aux EAU sont privés des joies de la célébration de l’Aïd.
Des dizaines d’intellectuels, de professeurs universitaires et d’activistes sont détenus dans la prison al-Razin. La plupart d’entre eux ont été arrêtés dans le cadre d’un procès inéquitable et politique de masse en juillet 2013.
Dans cette affaire, 94 personnes ont été jugés, dont des dizaines de militants et défenseurs des droits humains, juges, universitaires, leader étudiants et avocats. Tous avaient, avant leur arrestation, pacifiquement appelé à davantage de droits et libertés, notamment le droit de vote aux élections parlementaires. Le Dr. Mohammed Abdullah Al-Roken était d’ailleurs l’un des 133 signataires d’une pétition adressée aux autorités du pays en mars 2011.
Plusieurs organisations de défense des droits de l’Homme ont exhorté l’Etat des Emirats Arabes Unis, élu le 28 octobre 2015 au Conseil des droits de l’homme pour un mandat de trois ans, à tenir son engagement de respecter les normes internationales des droits de l’Homme et de mettre en œuvre les recommandations du Conseil en ce sens.
Ils ont également demandé aux autorités émiraties de prendre immédiatement des mesures pour mettre fin à toute forme de pressions ou de menaces exercées sur les avocats et à tout autre obstacle au libre exercice de leur profession.
Les Émirats ont accueilli en novembre 2018 un Sommet mondial de la tolérance qui a été fustigé par des organisations de défense des droits de l’Homme comme une hypocrisie étant donné le bilan de ce pays, qui selon ces ONG, a emprisonné plusieurs militants des droits humains, dont Ahmed Mansoor, condamné en 2018 à dix ans de prison et l’universitaire Nasser Bin Ghaith, condamné lui aussi à dix ans de prison en 2017.