Emirats arabes unis: le défenseur des droits humains Ahmed Mansour fête son 50e anniversaire en prison
Aujourd’hui, mardi 22/10/2019 marque cinquantième anniversaire de la naissance du militant des droits de l’homme Ahmed Mansour, qui est devenu une icône contre l’injustice la répression du régime émirien contre les opposants et les activistes.
Les Émirats arabes unis devraient libérer l’éminent défenseur des droits humains Ahmed Mansoor, et mettre fin à son incarcération injuste avant son 50ème anniversaire le 22 octobre, ont déclaré 142 organisations dont Human Rights Watch dans un courrier adressé au président émirati, Cheikh Khalifa ben Zayed Al Nahyane.
L’état de santé de Mansoor, qui a été maintenu en isolement cellulaire pendant de longues périodes, est une source de grave préoccupation pour Human Rights Watch.
“Alors que les EAU se présentent comme un État tolérant et respectueux des droits de ses citoyens, le défenseur des droits humains Ahmed Mansoor s’apprête à passer son cinquantième anniversaire en isolement cellulaire dans des conditions déplorables “, a déclaré Sarah Leah. Whitson, directrice de la division Moyen-Orient et Afrique du Nord à Human Rights Watch.
Le 20 mars 2017, les forces de sécurité ont arrêté Ahmed Mansoor, qui s’était exprimé pacifiquement en faveur de réformes. En mai 2018, ä l’issue d’un procès à huis clos, il a été condamné à 10 ans de prison pour avoir insulté le “statut et le prestige des Émirats arabes unis et leurs symboles”. Le 31 décembre 2018, la Cour suprême fédérale, juridiction de dernier ressort dans les affaires de sûreté de l’État, a confirmé cette peine.
Parmi les autres organisations signataires de la lettre figurent Amnesty International et Gulf Center for Human Rights.
Ahmed Mansoor a été arrêté chez lui le 20 mars 2017 et maintenu en détention dans un lieu secret pendant plus de six mois. Il n’a pas été autorisé à consulter un avocat, a eu peu de contact avec sa famille et a été placé en détention à l’isolement.
Le 29 mai 2018, il a été déclaré coupable d’accusations vagues, à savoir “ atteinte au statut et au prestige des Émirats arabes unis et de leurs symboles, y compris de leurs dirigeants “, “ publication de fausses informations dans le but de nuire à la réputation des Émirats arabes unis à l’étranger” et “présentation des Émirats arabes unis comme une terre sans loi”.
Il a été condamné à 10 ans de prison et à une amende de 1 000 000 de dirhams émiriens (247 000 euros), ainsi qu’à trois ans de mise à l’épreuve après sa libération. Sa condamnation a été confirmée en appel en décembre 2018.
En mai 2019, Ahmed Mansoor a observé une grève de la faim pendant un mois pour protester contre sa condamnation inique et ses conditions de détention à la prison d’al Sadr.
En septembre 2019, il a été roué de coups au motif qu’il continuait de se plaindre et a entamé une nouvelle grève de la faim. Néanmoins, il est toujours détenu à l’isolement, dans sa cellule sans eau courante ni lit, qu’il n’est pas autorisé à quitter sauf pour recevoir les visites de sa famille.
Ahmed Mansoor est connu pour dénoncer avec courage les violations des droits humains commises dans son pays. Il siège à la Commission consultative du Centre du Golfe pour les droits humains (GCHR) et de Human Rights Watch et a reçu le prix Martin Ennals 2015 pour les défenseurs des droits de l’homme.