Emirates Fuites

Les autorités émiraties refusent de libérer Abdul Wahid al-Badi deux ans après la fin de sa peine

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Le centre internationale pour la justice et les droits humains appelle les responsables des Émirats arabes unis à libérer immédiatement et sans condition Abdul Wahid al-Badi, et à s’abstenir de déposer les prisonniers d’opinion dans des centres de “consultation”.

Abdul Wahid Hassan al-Badi a été arrêté et enlevé par le Service de sécurité de l’État des Émirats arabes unis sur son lieu de travail au ministère des Travaux publics le 26 mars 2013 et placé dans un centre de détention secret pendant près d’un an.

Il a été privé de visites de sa famille ou de contacter un avocat. Il a été victime d’abus et de torture délibérés. Les fonctionnaires l’ont humilié afin de lui obtenir des aveux et lui ont fait signer des documents inconnus.

Al-Badi était poursuivi pour avoir collecté des fonds au profit de l’association Al-Islah, présentée comme ayant des liens avec les Frères musulmans, interdits aux Emirats.

Le 2 mars 2014, Al-Badi a été condamné par le juge Falah Al-Hajri, chef de la Chambre de la sûreté de l’État de la Cour suprême fédérale, à 5 ans de prison pour avoir rejoint et financé une organisation secrète.

Les autorités des EAU ont refusé de le libérer malgré la fin de sa peine le 26 mars 2018 et l’ont arbitrairement détenu à la prison d’Al-Razeen pour « consultation ». En fait, le gouvernement émirati a créé des centres de conseil pour placer les prisonniers d’opinion qui ont terminé leur peine de prison, affirmant qu’ils présentent une « menace terroriste » en vertu de la loi fédérale n° 7 de 2014 sur la lutte contre les crimes terroristes.

L’ONU et des organisations de défense des droits de l’Homme ont dénoncé un manque de transparence des tribunaux des Emirats.

A l’issue d’une mission aux Emirats, Gabriela Knaul, rapporteur spécial des Nations unies sur l’indépendance des magistrats et des avocats, a critiqué les « violations » et le « manque de transparence » des tribunaux du pays, où des dizaines d’opposants islamistes ont été condamnés.

Elle a appelé les Emirats à « établir un comité indépendant pour enquêter sur toutes les allégations de torture et de mauvais traitements en détention ».

Parmi les détenus qui ont été placés dans le centre de conseil, on trouve Oussama Al-Najjar, Abdullah Al-Helou, Faisal al-Shehhi, Badr Al-Bahri, Ahmed Al-Mulla, Saeed Al-Buraimi, Amran Al-Radwan, Mahmoud Al-Hoosani, Mansour Al-Ahmadi, Abdullah Al-Hajri, Fahd Al-Hajri et Khalifa Rabiaa.