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Les gagnants du Prix Martin Ennals demandent la libération d’Ahmed Mansoor

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Les finalistes et lauréats du Prix Martin Ennals pour les défenseur-e-s des droits humains ont appelé à la libération de tous les défenseur-e-s actuellement en détention à travers le monde et, de fait, confrontés à un haut risque sanitaire. Parmi ces défenseur figure  l’éminent militant émirati Ahmed Mansoor.

“Nous joignons nos voix aux nombreux appels lancés par les leaders internationaux, les centaines d’organisations issues de la société civile, et les milliers de citoyens mobilisés, de faire preuve de clémence envers les prisonniers dont la vulnérabilité est accrue dans cette crise sanitaire sans précédent. Parmi eux, figurent nos compagnons de lutte et membres du réseau des finalistes et lauréats du Prix Martin Ennals, détenus pour avoir défendu les droits humains”, ont déclaré dans un communiqué.

Le Prix Martin Ennals est né en 1992 d’un partenariat entre dix des plus importantes ONG promouvant la défense des droits humains, avec pour objectif d’offrir une reconnaissance à des activistes exceptionnels et en danger. Depuis

L’organisation s’est dite préoccupée par la détention prolongée de nombreux défenseur-e-s à travers le monde, et ce malgré le haut risque qu’ils encourent de contracter le COVID-19. Bon nombre d’autorités sanitaires et d’organisations des droits humains ont dénoncé les risques posés par le nouveau coronavirus dans les centres de détentions.

La vulnérabilité des détenus face à la maladie est en effet augmentée du fait de l’impossibilité d’appliquer les mesures de distanciation sociale, du manque d’accès aux soins médicaux, et de l’hygiène insuffisante qui caractérise la plupart des centres carcéraux. Les gouvernements ayant le devoir d’assurer la santé et la sécurité des populations détenues, ceux-ci doivent réagir face à la menace de mort que pose la maladie pour de nombreux prisonniers.

En mars 2020, la Haut-Commissaire des Nations Unies aux droits humains, Michelle Bachelet, a imploré les gouvernements de “libérer toutes les personnes détenues sans motifs légaux suffisants, dont les prisonniers politiques et ceux incarcérés pour avoir seulement exprimé des points de vue critiques ou divergents.

“Bien que Madame Bachelet n’ait pas formulé de recommandation plus spécifique, nous adressons directement notre demande à la République populaire de Chine, aux Emirats arabes unis, au Royaume de Bahreïn et à la République Islamique d’Iran, où des finalistes et lauréats du réseau Martin Ennals sont actuellement détenus”, ajoute l’organisation.

Ahmed Mansoor purge actuellement une peine de 10 ans de prison après avoir été condamné illégalement en mai 2018 pour “atteinte au statut et au prestige des Émirats arabes unis et de leurs symboles, y compris de leurs dirigeants”, en lien avec ses activités pacifiques en faveur des droits humains, notamment de ses posts sur les réseaux sociaux.

“La détention prolongée à l’isolement d’Ahmed Mansoor, qui a désormais passé trois années sous ce régime, est un réel indicateur du rôle d’ » incubateur de tolérance  » dont se targuent les Émirats arabes unis, a déclaré Lynn Maalouf, directrice des recherches pour le Moyen-Orient à Amnesty International.

“Lorsque les autorités sanctionnent des personnes d’une manière aussi cruelle et aussi longue simplement parce qu’elles exercent leur droit à la liberté d’expression, les discours de  » tolérance  » sont d’une hypocrisie sans nom.”

Ahmed Mansoor est détenu à l’isolement dans l’aile d’isolement de la prison de Sadr, à Abou Dhabi, dans des conditions épouvantables. Depuis son arrestation il y a trois ans, le 20 mars 2017, il n’a été autorisé à sortir de sa petite cellule qu’à l’occasion de rares visites familiales et il a pu sortir une seule fois dans une cour à l’extérieur pour faire de l’exercice. En guise de protestation, il a observé deux grèves de la faim, qui ont gravement détérioré son état de santé.

En février 2020, plus de 60 organisations de la société civile, écrivain·e·s et lauréat·e·s du prix Nobel ont fait appel aux autorités des Émirats arabes unis pour qu’elles libèrent les défenseurs des droits humains détenus, à l’occasion du Hay festival d’Abou Dhabi.

La lettre conjointe a été signée par les lauréat·e·s du prix Nobel Wole Soyinka et Ahmed Galai, l’intellectuel Noam Chomsky, l’auteur britannique Stephen Fry et l’auteur égyptien Ahdaf Soueif.

En maintenant Ahmed Mansoor en détention dans des conditions aussi déplorables, les autorités émiriennes bafouent leurs obligations au titre de la Convention contre la torture et du Principe 6 de l’Ensemble de principes pour la protection de toutes les personnes soumises à une forme quelconque de détention ou d’emprisonnement, ainsi que de l’article 2 du Code de procédure pénale des Émirats arabes unis.