La National Oil Corporation (NOC) libyenne a accusé, dimanche, les Emirats arabes unis (EAU) d’avoir donné l’ordre aux forces du seigneur de guerre libyen Khalifa Haftar de suspendre la production et les exportations de pétrole du pays.
La NOC a déclaré que la production de pétrole a été interrompue, en référence à une récente déclaration de Haftar affirmant que la production continuerait à être suspendue si certaines conditions n’étaient pas remplies.
La Compagnie pétrolière libyenne a déclaré être à nouveau contrainte de déclarer un cas de force majeure pour toutes les exportations de pétrole, afin de se protéger contre les responsabilités découlant de ses engagements contractuels.
Et de souligner que les exportations de pétrole avaient repris le 10 juillet, mais que les forces de Haftar avaient imposé un blocus sur les exportations le 11 juillet et s’étaient retirées des négociations.
Selon la NOC, la consigne de suspendre la production de pétrole a été donnée aux forces de Haftar par les Émirats arabes unis.
La National Oil Corporation libyenne a déclaré que cette décision était « décevante » et a exhorté le Conseil de sécurité des Nations unies à condamner cet acte et à exiger que les responsables rendent des comptes.
Elle a également appelé au retrait de tous les mercenaires des installations pétrolières libyennes.
« Les ports et les champs pétroliers resteront fermés jusqu’à ce que les revendications et les exigences du peuple libyen soient satisfaites », a déclaré samedi Ahmad Al-Mismari, porte-parole de la milice de Haftar.
Al-Mismari a également exigé l’ouverture d’un compte bancaire dans un « pays tiers », pour la répartition des revenus issus de la vente du pétrole et que la banque centrale libyenne, qui gère ces revenus, fasse l’objet d’un audit.
– Les plus grandes réserves de pétrole en Afrique
La production de pétrole est presque au point mort en Libye, après que des partisans de Haftar aient bloqué les installations pétrolières de l’est du pays, en janvier dernier, dans le but de priver le gouvernement libyen, reconnu par les Nations unies, de ses ressources.
La Libye, qui dispose de la plus grande réserve de pétrole en Afrique, a une capacité de production de 1,2 million de barils de pétrole brut par jour. Mais la production est tombée en dessous de 100 000 barils par jour, en raison des nombreuses coupures provoquées au cours des six derniers mois par les groupes de partisans de Haftar.
Depuis avril 2019, les forces de Haftar ont lancé des attaques contre la capitale libyenne Tripoli et d’autres parties du nord-ouest de la Libye, faisant plus de 1 000 morts parmi la population civile, dont des femmes et des enfants.
Le gouvernement libyen a toutefois remporté d’importantes victoires récemment, en chassant les forces de Haftar hors de Tripoli et de la ville stratégique de Tarhouna.
Ce gouvernement a été installé en 2015 dans le cadre d’un accord conclu sous l’égide des Nations unies, mais les efforts déployés pour parvenir à un règlement politique à long terme ont échoué en raison de l’offensive militaire menée par le seigneur de guerre Haftar, soutenu par la France, le groupe paramilitaire russe Wagner, les Émirats arabes unis et l’Égypte.
L’ONU reconnaît le gouvernement libyen, dirigé par le Premier ministre Fayez al-Sarraj, comme étant la seule autorité légitime du pays.
AA