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MENA: ÉMIRATS ARABES UNIS : L’épidémie de COVID-19 met en danger les détenus de la prison d’Al Wathba

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Les autorités émiraties n’ont pas pris les mesures nécessaires pour faire face à l’épidémie de la COVID-19 dans la prison d’Al Wathba, à Abu Dhabi, mettant ainsi la santé et la vie des prisonniers en grand danger.

Le 12 juin 2020, le MENA Rights Group a adressé un appel urgent au rapporteur spécial des Nations unies sur le droit à la santé, exprimant ses préoccupations concernant le manque d’accès aux soins médicaux et les mauvaises conditions de détention des prisonniers.

Le 16 avril 2020, le premier cas de la COVID-19 dans la prison d’Al Wathba a été signalé. Selon des sources locales, plus de 110 détenus ont été testés positifs jusqu’à présent. Les prisonniers malades et ceux qui présentent des symptômes n’ont pas reçu de soins de santé appropriés et continuent d’être détenus dans des conditions désastreuses dans des cellules surpeuplées.

Les témoignages recueillis par le MENA Rights Group ont révélé que depuis l’apparition de l’épidémie à la mi-avril, plusieurs détenus dont le test était positif ont été transférés dans d’autres cellules de la prison. Depuis lors, leurs familles n’ont reçu aucune nouvelle concernant l’état de santé de ces détenus. Les prisonniers qui partageaient auparavant des cellules avec ceux qui ont été transférés n’ont pas été testés, malgré leur proximité avec les personnes infectées.

Le groupe a ajouté qu’aucune mesure de précaution n’a été prise par les autorités pénitentiaires pour appliquer la distanciation sociale dans les cellules, ni pour isoler tous les prisonniers infectés des autres. En outre, aucun masque, gant, désinfectant ou savon supplémentaire n’a été distribué aux détenus. Depuis un mois et demi, il est également interdit aux détenus d’acheter de l’eau et des produits d’hygiène personnelle qu’ils pouvaient auparavant se procurer au magasin situé à l’intérieur de la prison.

Le MENA Rights Group a exprimé sa préoccupation par la santé des détenus en raison de l’absence de mesures appropriées prises par les autorités pour faire face à l’épidémie de la COVID-19 dans la prison d’Al Wathba.

L’organisation a demandé au rapporteur spécial sur le droit à la santé d’appeler les autorités des EAU à prendre les mesures nécessaires pour empêcher la propagation de l’épidémie, y compris la distribution de masques, de désinfectants pour les mains et d’autres produits d’hygiène.

Elle a exhorté les autorités à permettre aux détenus de maintenir le contact avec leurs familles et avocats.

Le groupe a appelé les autorités à libérer les prisonniers dont la détention a été jugée « arbitraire » par le groupe de travail des Nations unies sur la détention arbitraire et ceux qui sont actuellement détenus pour avoir exercé leurs droits et libertés fondamentaux.

Le MENA Rights Group a recueilli les témoignages des familles et des avocats de 10 détenus de la prison d’Al Wathba, dont la liste figure ci-dessous:

Abdullah Awad SalimAl Shamsi, un ressortissant omanais. Il souffre d’une tumeur cancéreuse. Le 28 mai 2020, Al Shamsi a été testé positif au COVID-19. Sa mère n’a pas été officiellement informée, car elle a été interdite de communiquer avec lui par téléphone pendant les neuf derniers mois. Suite aux résultats, Abdullah et d’autres détenus infectés ont été isolés dans une autre aile de la prison. Toutefois, il n’a pas été transféré dans un hôpital et continue de se voir refuser des soins de santé appropriés.

Abdelrahman Chouman, de nationalité libanaise. Le 3 juin 2020, Chouman a informé sa famille qu’il était infecté par le COVID-19. Cependant, il reste dans sa cellule avec d’autres détenus non infectés.

Ahmad Sobh, un ressortissant libanais. Le 28 mai 2020, Sobh a été testé positif et a été transféré dans une autre cellule. Depuis lors, sa famille a perdu toute communication avec lui et ne sait pas où il a été envoyé.

Abdulmalik Mohammad Ahmad MohammadAl Mukhanqi et Abdullah Mohammad Ahmad Attiah sont deux commerçants yéménites. Ils n’ont pas pu donner de détails sur leurs conditions, mais ont dit à leurs familles qu’ils avaient été déplacés dans une autre aile à cause de la COVID-19.

Yasser Sami Abedalafou Abu Baker et son frère et Abdallah Sami Abedalafou Abu Baker sont deux ressortissants jordaniens. Au cours des dernières semaines, les deux frères ont été transférés à quatre reprises dans d’autres ailes de la prison. Lors d’un des transferts, les policiers se sont rasés la tête, aux côtés d’autres détenus, avec une machine à raser générale non stérilisée, en guise de punition. Le 28 mai 2020, ils ont tous deux été testés positifs au COVID-19, ainsi que 31 autres détenus sur les 43 testés.

Ahmad Ali Mekkaoui est un citoyen libanais, interdit de communiquer avec sa famille depuis avril 2019. Trois détenus qui partagent une cellule avec lui ont été testés positifs au COVID-19 mais n’ont pas été mis en isolement pendant plusieurs jours. On ignore si Al Mekkaoui a ensuite contracté la COVID-19.

Bahaa Adel Salman Mattar et Maher Atieh Othman Abu Shawareb sont deux citoyens jordaniens. Le 25 mai 2020, Mattar et Abu Shawareb ont tous deux été testés positifs au COVID-19. Ils sont toujours maintenus dans la même cellule, avec d’autres détenus non infectés. La semaine dernière, la température de Mattar a atteint 40 degrés. Le seul traitement qu’il a reçu était un sédatif.