Twitter a décidé de mettre en place une nouvelle politique pour lutter contre les deepfake. Les progrès réalisés dans le domaine de l’intelligence artificielle ont contribué à la prolifération de faux contenus audios, vidéos et numériques convaincants.
Twitter a réalisé un sondage pour solliciter l’avis des utilisateurs concernant les moyens les plus efficaces pour lutter contre le deepfake.
“Nous proposons de définir les médias synthétiques et manipulés comme toute photo, audio ou vidéo qui ont été sensiblement modifiés ou fabriqués de manière à induire les gens en erreur ou à en changer le sens original. Celles-ci sont parfois appelées deepfakes ou shallowfakes”, lit-on dans l’annonce de la plateforme.
Twitter propose de ne pas supprimer les contenus truqués, mais de simplement avertir les utilisateurs. La plateforme ne supprimerait le contenu que lorsque celui-ci peut “ menacer la sécurité physique de quelqu’un ou causer d’autres dommages graves.”
Mais pour le moment, il ne s’agit que d’une proposition, et tout le monde peut envoyer des retours à Twitter, via un sondage ou via le hashtag #TwitterPolicyFeedback, jusqu’au 27 novembre.
Deux anciens employés de Twitter et un Saoudien ont été inculpés aux Etats-Unis pour avoir fourni à Ryad des informations sur des utilisateurs du réseau social critiques envers la famille royale saoudienne, a annoncé mercredi la justice américaine.
Ali Alzabarah, 35 ans, Ahmad Abouammo, 41 ans, anciens employés du géant californien, sont accusés d’avoir entre la fin de 2014 et le printemps de 2015 utilisé leur accès privilégié au réseau pour se procurer des données confidentielles liées à des comptes Twitter au profit de l’Arabie saoudite, selon l’acte d’accusation. Ils ont accédé à au moins 6.000 comptes, notamment celui de Omar Abudlaziz, un dissident proche de Jamal Khashoggi, le journaliste assassiné au consulat saoudien en Turquie l’an dernier – une opération commanditée, selon un rapport de la CIA, par le prince héritier Mohammed ben Salmane.
L’organisation “Skyline International”, basée à Stockholm et à Madrid, a appelé Twitter à enquêter sur la transparence de son bureau régional à Dubaï et sur la nature de ses liens avec les gouvernements régionaux.
L’organisation de défense des droits a déclaré dans un communiqué que « Twitter doit enquêter sur les violations commises par son siège régional à Dubaï, et s’opposer à la politique de répression contre les opposants et les militants ».
« Skyline » a exhorté les autorités à « vérifier l’existence d’une coordination de haut niveau entre les services de sécurité des Émirats arabes unis, d’Arabie saoudite, d’Egypte et d’Israël, concernant les poursuites et la suppression des comptes de militants des droits de l’homme, de journalistes et d’opposants à ces gouvernements ».
Skyline a souligné l’étroite coopération entre la société israélienne NSO et les Emirats Arabes Unis pour cibler de nombreux défenseurs des droits humains, journalistes et autres activistes de la société civile dans différentes parties du monde, notamment au Moyen-Orient.
WhatsApp a annoncé, mardi 29 octobre, avoir déposé plainte contre NSO group, une entreprise israélienne spécialisée dans les logiciels d’espionnage qui entretient des liens avec les Emirates arabes unis.
En mai dernier, la messagerie appartenant à Facebook avait déclaré avoir été infectée par un logiciel espion. “Après des mois d’enquête, nous pouvons dire qui a mené cette attaque”, a déclaré le patron de l’application, Will Cathcart, dans un éditorial publié dans un quotidien américain.
Depuis le 7 octobre, des dizaines de milliers de militants ont lancé une campagne sur Twitter exigeant le transfert du siège régional de la société au Moyen-Orient de l’émirat de Dubaï pour protester contre les violations des droits de l’homme aux Emirates arabes unis
Les internautes ont tweeté sous plusieurs hashtags, appelant le réseau social à déplacer son siège de Dubaï en Tunisie ou au Koweït, notamment #Change_Twitter_Dubai”، ”#StopTwitterMENAOffice”.
Les activistes ont appelé à intensifier la pression sur Twitter afin de déplacer son siège du Moyen-Orient de Dubaï, accusant l’administration de Dubaï de fermer les comptes d’influence.
Twitter a annoncé avoir supprimé plusieurs milliers de comptes liés à des Etats étrangers et accusés de répandre des fausses informations sur le réseau social.
“En accord avec notre politique concernant la manipulation sur notre plateforme, nous avons suspendu de façon permanente tous ces comptes”, a annoncé Twitter.
Le réseau social a précisé avoir supprimé 267 comptes émiratis et égyptiens, 4 258 comptes émiratis, 259 comptes espagnols liés au Parti Populaire (conservateur), 1 019 comptes équatoriens et six comptes saoudiens, en plus des 200 000 comptes chinois dont le réseau social avait déjà annoncé la suspension en août.
Les 267 comptes émiratis et égyptiens étaient impliqués “dans une opération de désinformation visant notamment le Qatar et d’autres pays comme le Yémen”.
Ces comptes, qui avaient été “créés et gérés” par Dot Dev, une entreprise technologique basée dans ces deux pays, “amplifiaient des messages de soutien au gouvernement saoudien”.
Twitter a également suspendu 4 258 comptes fictifs venus des Emirats arabes unis qui propageaient de fausses informations sur la guerre au Yémen, dans laquelle intervient Ryad depuis 2015 à la tête d’une coalition en soutien au pouvoir, contre les rebelles soutenus par Téhéran.
Six comptes liés aux médias d’Etat saoudiens ont également été désactivés pour “leurs efforts coordonnés visant à amplifier des messages avantageux pour le gouvernement saoudien”.
Selon Twitter, les comptes se présentaient comme “des organes journalistiques indépendants tout en publiant des propos favorables au gouvernement saoudien”.
Le journal américain New York Times a révélé dans son édition du vendredi 31 août 2018 une grave affaire d’espionnage dans laquelle sont impliquée les Emirats Arabes Unies.
Depuis de longs mois, les dirigeants des EAU se sont tournés vers des logiciels espions israéliens du groupe NSO, selon le New York Times pour espionner les responsables de nombreux pays.
Il est à rappeler que la découverte du logiciel espion le plus sophistiqué jamais détecté sur iPhone, Pegasus, a été à l’origine de la découverte de son créateur : la start-up NSO, une société israélienne dont la marque de fabrique semble être la culture du secret.