Un document secret obtenu par “Emirates Leaks” dévoile le lien entre le régime aux EAU et le financement d’actes terroristes en Europe.
Le document comprend le témoignage d’une ancienne employée du projet Raven à Abu Dhabi. Elle déclare que les Émirats arabes unis ont une relation directe avec certains des actes terroristes les plus extrêmes commis en Europe.
Le financement se fait sous le couvert des programmes des Émirats arabes unis pour aider les pays pauvres qui encouragent l’extrémisme, puis en utilisant la technologie pour collecter des renseignements et informer ses alliés européens sur les suspects.
En janvier 2019, Reuters a révélé que le projet Raven a été mis en place pour développer une technologie qui vise à espionner les gouvernements et les militants des droits de l’homme qui critiquent le régime émirati.
D’anciens employés du renseignement américain ont utilisé leurs compétences pour pénétrer les ordinateurs et les téléphones des opposants de la famille dirigeante aux Émirats.
Une ancienne employée du projet Raven a accepté de partager son expérience sous couvert d’anonymat. En 2015, une société émiratie appelée Dark Matter a repris la direction de Raven. L’employée l’a rejointe, mais le programme est devenu une source de suspicion encore plus grande pour elle.
L’employée a découvert des preuves de paiements des EAU à Marwan Mohamed, l’ancien chef de l’Aide islamique en France, une organisation collective contre l’islamophobie, qui est indirectement liée à la promotion de l’extrémisme et qui a depuis été dissoute.
Les services de renseignement émiratis surveillent les comptes des réseaux sociaux des branches de l’Aide islamique et partagent leurs coordonnées avec leurs alliés.
Sur la base de ces informations, la France a lancé une campagne nationale contre les organisations de secours islamiques après la décapitation du professeur de collège français Samuel Patty.
L’ancienne employée a souligné que les Émirats arabes unis jouent un jeu dangereux de deux côtés, l’un pour soutenir le terrorisme et l’autre pour coopérer dans la lutte contre le terrorisme.
Ces dernières années, les EAU ont investi dans l’établissement et la gestion de l’un des plus grands réseaux de piratage et de cyberespionnage au monde, avec l’expertise israélienne et américaine.
Le projet d’espionnage Raven a débuté en 2009 avec l’aide d’entrepreneurs américains qui travaillaient pour la CIA et de fonctionnaires de la Maison Blanche qui étaient sous l’administration de George W. Bush.
Les EAU ont transféré le projet de Raven à une société de cybersécurité à Abu Dhabi, Dark Matter, où un certain nombre d’Américains ont été contraints de terminer leur mission après avoir été obligés à surveiller les citoyens américains à l’aide du logiciel espion Karma.
Karma repose en partie sur une faille du programme iMessage d’Apple, qui permettait l’implantation de logiciels malveillants même si le propriétaire du téléphone n’utilisait pas iMessage.
Deux semaines après avoir quitté son poste à la US National Security Agency, en 2014, Lori Stroud a commené son nouveau travail dans la région arabe, aux côtés de nombreux experts et agents de renseignement américains. Ce travail, comme l’explique un rapport de Reuters, était en faveur d’actions illégales des autorités émiraties.
Stroud a rejoint le projet Raven, qui se compose d’une équipe secrète de plus d’une douzaine d’anciens agents de la CIA qui ont été embauchés pour aider Abu Dhabi à s’engager dans l’espionnage et la surveillance des gouvernements et d’autres pays, y compris le Qatar, ainsi que des militants des droits humains.
Fin janvier 2019, Reuters, l’agence de presse internationale, a publié un reportage intitulé: Les EAU ont utilisé une arme super-électronique pour espionner les iPhones de leurs opposants.
Selon les témoignages de cinq anciens officiers et des documents examinés par Reuters, l’outil d’espionnage a permis aux EAU de surveiller des centaines de cibles à partir de 2016, notamment l’émir du Qatar, un haut responsable turc et la militante yéménite lauréat du prix Nobel, Tawakkul Karman.
Des semaines plus tard, l’agence a publié un autre rapport exclusif intitulé «Un programme d’espionnage émirati qui visait le directeur d’ Al-Jazeera, la présentatrice d’un programme sur BBC Arabic TV Gisèle Khoury et d’autres personnalités médiatiques.
Les Emiratis ont également demandé que les appels du premier ministre libanais Saad Hariri et du militant Ahmed Mansour soient interceptés. Le dissident émirati Ahmed Mansour, l’un des plus éminents défenseurs des droits humains, a ensuite été arrêté.