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Un écrivain français: Les liaisons dangereuses des Emirats avec des ennemis déclarés de la France

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Un écrivain français a révélé que les Emirats arabes unis, malgré l’image d’ouverture qu’ils projettent en Europe, entretiennent des relations étroites avec la très anti-française Tchétchénie, ainsi qu’avec les milices salafistes en Libye et au Yémen.

L’écrivain Jean Pierre Filiu a souligné dans un article publié dans Le Monde que les Emirats arabes unis ont, par la voix de leur ministre des Affaires étrangères, apporté un soutien remarqué à la France dans la crise des caricatures, notamment face à la Turquie. Cet appui a conforté tous ceux qui voient dans les Emirats un modèle de « tolérance », voire un rempart contre « l’islamisme radical ».

C’est oublier bien vite que cette dictature policière ne tolère ni partis, ni élections et que seulement 10 % des habitants de cette pétromonarchie en sont des citoyens. En outre, malgré l’image d’ouverture cultivée en Europe, les Emirats entretiennent des relations étroites avec la très obscurantiste Tchétchénie et soutiennent, en Libye et au Yémen, des milices salafistes d’une extrême brutalité.

Il a ajouté que Ramzan Kadyrov, que Vladimir Poutine a placé à la tête de la république russe de Tchétchénie depuis 2007, a été de loin le dirigeant musulman le plus virulent contre la France durant la polémique sur les caricatures. Il a en effet surpassé dans l’outrage le président Erdogan en accusant Macron d’être le « chef de file du terrorisme » et en encourageant les menaces contre les ressortissants français. Il a même autorisé le rapatriement de la dépouille du bourreau tchétchène de Samuel Paty pour qu’il soit enterré « avec les honneurs ». Cela n’a pas paru troubler son grand ami Mohammed Ben Zayed, dit MBZ, le prince héritier des Emirats et le véritable « homme fort » de cette pétromonarchie.

L’écrivain a noté que l’essentiel pour MBZ est que Kadyrov s’oppose aussi brutalement que lui à toute forme de démocratisation, d’une part, et aux Frères musulmans, d’autre part.

«L’hostilité obsessionnelle de Mohammed Ben Zayed à l’encontre des Frères musulmans l’a conduit à les qualifier de « terroristes » (et à les traiter comme tels aux Emirats) et à leur préférer les salafistes, certes encore plus rigoristes, mais loyalistes envers les pouvoirs en place (la rupture entre Frères musulmans et salafistes intervient en 1990, lorsque l’Arabie saoudite sollicite le déploiement de centaines de milliers de militaires américains sur son sol pour faire face à l’invasion irakienne du Koweït, un déploiement critiqué par les Frères musulmans, dès lors expulsés d’Arabie, et approuvé par les salafistes, qui remplacent dans leurs positions de pouvoir leurs rivaux islamistes alors évincés)», a-t-il écrit.
Les forces spéciales des Emirats, engagées au sol au Yémen, dans le cadre de l’offensive lancée en 2015 avec l’Arabie, ont collaboré avec des commandants salafistes. Abou Dhabi a même veillé à ce que l’un d’eux, à Taez, continue d’être soutenu militairement et financièrement, malgré son inscription sur une « liste noire » de terroristes recherchés par les Etats-Unis, du fait de sa collaboration avec la branche locale d’Al-Qaida.

En Libye, Mohammed Ben Zayed été le plus ferme soutien du « maréchal » Haftar, le maître de la Cyrénaïque, dans les deux guerres civiles qu’il a déclenchées en 2014 et 2019 pour tenter, en vain, de s’emparer de l’Ouest du pays. A la différence de la Russie, de l’Arabie et de l’Egypte, les autres appuis d’Haftar, les Emirats cautionnent activement la collaboration entre l’autoproclamée « Armée nationale libyenne » et les milices salafistes. Leur chef spirituel, Rabi Al-Madkhali, a , depuis l’Arabie saoudite, où il réside, publié en 2017 une fatwa de soutien à Haftar, au motif que les Frères musulmans, actifs dans le gouvernement de Tripoli, seraient « plus dangereux pour les salafistes que les Juifs et les Chrétiens » (sic). Les milices salafistes sont dès lors devenues les troupes de choc d’Haftar, qui a couvert en retour leurs pires excès. Les cheikhs salafistes ont en outre pris le contrôle de nombreuses institutions religieuses, avec l’aval d’Haftar, imposant à la population libyenne concernée un ordre moral particulièrement sourcilleux.

L’écrivain a conclu que l’adage selon lequel « les ennemis de mes ennemis sont mes amis » semble justifier le troublant compagnonnage d’Abou Dhabi avec les courants les plus agressivement rétrogrades de l’islam en Tchétchénie, au Yémen ou en Libye. Mais, quelles que soient les considérations géopolitiques qui les sous-tendent, de telles compromissions devraient invalider les prétentions des Emirats à incarner une forme d’islam des Lumières.