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Visite controversée du général-major algérien aux Emirats arabes unis

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Des algériens ont critiqué la visite du chef d’état-major par intérim de l’armée algérienne, le général Saeed Chengriha aux Émirats arabes unis.

Le chef d’état-major par intérim de l’Armée populaire nationale, Said Chengriha, s’est entretenu avec le cheikh Mansour ben Zayed Al Nahyan, vice-premier ministre et ministre des affaires présidentielles des Émirats arabes unis,lors de sa participation à la 4e édition de l’exposition “UMEX-SIMTEX-2020”.

Au cours de la réunion tenue au Centre des expositions d’Abu Dhabi, des discussions ont eu lieu sur le renforcement des relations de coopération entre l’Algérie et les Émirats arabes unis, et les moyens de les développer dans divers domaines, en plus d’échanger des vues sur un certain nombre de questions d’intérêt commun.

La réunion a réuni un certain nombre de hauts responsables émiratis, selon ce qui a été rapporté par les médias émiratis, dont Mohammed Ben Ahmed Al Bouardi, ministre d’État aux Affaires de défense, Souheil Mouhamed Faredj Al Mazrouei, ministre de l’Énergie et de l’Industrie, et Fares Mohammed Ahmed Souheill Al Mazrouei, conseiller du ministère des Affaires présidentielles.

Le journal algérien Al-Watan a souligné que la visite du ministre des Affaires étrangères émirien est l’occasion de faire le point sur l’état des relations entre les deux pays. Si au niveau populaire, et tout particulièrement au sein du hirak,  les Emirats, il faut le dire, ne sont pas en odeur de sainteté, au niveau officiel, les relations sont plutôt cordiales.

la visite du ministre émirati des Affaires étrangères en Algérie est intervenue le lendemain de la visite du président turc Recep Tayyip Erdogan. Abdallah Ben Zayed a principalement rencontré son homologue algérien, Sabri Boukadoum. Il a été également reçu par le Premier ministre, Abdelaziz Djerad.

La rencontre a été l’occasion de “procéder à une évaluation de la coopération bilatérale dans les différents domaines d’activité et d’examiner les perspectives de son renforcement, notamment en matière de partenariat et d’investissement”, a indiqué un communiqué des services du Premier ministre, relayé par l’APS.

Dans l’agenda des discussions figure immanquablement le dossier libyen “au vu des derniers développements intervenus”. Sur ce même sujet, un précédent communiqué du ministère des AE mettait l’accent sur “les efforts consentis par l’Algérie et les parties prenantes internationales afin de trouver un règlement politique mettant un terme à la crise à travers le dialogue inclusif entre les parties libyennes, loin de toute ingérence étrangère”.

Al-watan a noté que la visite du ministre des Affaires étrangères émirien est l’occasion de faire le point sur l’état des relations entre les deux pays. Si au niveau populaire, et tout particulièrement au sein du hirak, les Emirats, il faut le dire, ne sont pas en odeur de sainteté, au niveau officiel, les relations sont plutôt cordiales. Dans le paysage économique notamment, la présence émiratie est de plus en plus visible.

On le voit dans la gestion des ports d’Alger et de Djendjen (Jijel), via le groupe Dubaï Port Word. On le voit aussi dans l’immobilier, à travers le groupe Emiral ou encore dans la production de tabac, en partenariat avec l’ex-SNTA.

“Les Emirats, dans l’imaginaire collectif, ne jouissent pas d’une image positive, surtout depuis le début du soulèvement populaire. “El Imarate” se trouvent ainsi associés aux mots “ingérence”, “intrigue”, “lobbying malsain”, “contre-révolution”… Les Emirats sont soupçonnés de manœuvrer pour étouffer le hirak, spécialement après les visites de feu Gaïd Salah à Abou Dhabi”, ajoute le journal.

Quand il était question d’organiser une élection présidentielle, on pouvait entendre dans la bouche des hirakistes : “Dirou el intikhabate fel imarate !” (Tenez les élections aux Emirats). Il convient de rappeler d’ailleurs que trois jours à peine avant le soulèvement du 22 Février, le défunt chef d’état-major de l’ANP effectuait une visite aux Emirats.

Dans une tribune publiée en juillet dernier sur les colonnes d’El Watan sous le titre : “Algérie, les dangereuses liaisons émiraties”, le géographe et spécialiste des questions géopolitiques, Ali Bensaâd, écrit : “L’influence émiratie en Algérie, peu connue du grand public et gérée avec opacité par les cercles du pouvoir en raison de ce qu’elle recèle d’accommodements douteux, est une des influences extérieures les plus importantes et les plus efficaces.” L’auteur souligne que cette influence “a été favorisée par Bouteflika qui a offert aux Emiratis une pénétration plus large dans les arcanes du pouvoir algérien où ils se sont constitués de solides relais” (El Watan du 21 juillet 2019).

Sur le plan militaire, les Emiratis “ont réussi, contre toute logique, à devenir les fournisseurs obligés pour l’armée algérienne d’armes parmi les plus sophistiquées et les plus chères, concurrençant miraculeusement les grands pays industriels et militaires”, affirme Ali Bensaâd, avant d’apporter cette précision : “(Les Emirats sont) non seulement devenus un des principaux fournisseurs de l’armée algérienne, mais ils la fournissent en armes qu’ils ne produisent pas et que l’Algérie aurait pu tout autant, voire mieux, acquérir à la source, mais qui lui sont libellées au nom de sociétés émiraties fictivement productrices.”

Et de s’interroger : “Quelle utilité y avait-il pour l’Algérie de lier son sort, et notamment le sort de son armée et de son armement, à un pays qui ne lui est d’aucun apport technologique et qui joue un rôle régional trouble et déstabilisateur, et le plus souvent contraire aux intérêts algériens, comme on le constate en Libye, mais aussi en Tunisie et au Maroc ?”

Dans une autre tribune intitulée “Les Emirats, maître de la contre-révolution arabe”, publiée dans l’hebdomadaire Le Point par Sébastien Boussois, chercheur en sciences politiques associé à l’université libre de Bruxelles, la petite monarchie belliqueuse est accusée de vouloir saper les dynamiques de démocratisation des sociétés de la région.

“A voir ce qui se passe depuis plusieurs semaines dans le monde méditerranéen musulman, de l’Egypte à l’Algérie en passant par le Soudan, bien mal inspiré celui qui pourrait donner un pronostic sur les chances de démocratisation de cette région en grande difficulté. Pourtant, les Emirats arabes unis s’érigent aujourd’hui en médiateur idéal dans les situations de crise et appliquent le même remède partout : l’étouffement démocratique”, estime le politiste (Le Point du 23 mai 2019).

L’auteur poursuit : “Les Emirats ne font pas que préparer le lancement d’une sonde sur Mars, ils s’acharnent également à étendre leur influence dans le monde et à mener une campagne contre-révolutionnaire de plus en plus active et radicale. C’est le plan mis en place par Mohamed Ben Zayed, prince héritier d’Abou Dhabi, pour externaliser et ‘‘glocaliser’’ sa doctrine sécuritaire dans tous les pays qui ont espéré la démocratisation. Cette ‘‘doctrine MBZ’’ a déjà transformé en partie le pays en ‘‘petite Sparte’’ du Golfe, certes puissante sous l’Antiquité, mais bien peu réputée pour son pacifisme.” Pour Sébastien Boussois, le “projet émirien” vise à “dessiner une carte avec de nouveaux pouvoirs autoritaires partout dans la région et empêcher la démocratisation, source de bien trop d’instabilités, par tous les moyens “.