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Des demandes croissantes au Yémen pour enquêter sur les violations de la souveraineté du pays par les EAU

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Les demandes se sont multipliées au Yémen pour enquêter sur les violations de la souveraineté du pays par les Émirats arabes unis, notamment sur leurs activités suspectes dans les îles de Mayon et de Socotra.

Le chef du Conseil de la Choura yéménite, Ahmed bin Dagher, a déclaré que les rapports de plus en plus nombreux sur la violation de la souveraineté du pays dans les îles de Mayon et de Socotra ont suscité « une préoccupation nationale qui s’accroît jour après jour », appelant à une enquête sur cette question.

Bin Dagher a envoyé une lettre au Premier ministre yéménite Moein Abdul Malik, concernant la nécessité d’une enquête officielle sur les violations commises par les EAU.

Cette démarche s’inscrit dans le contexte de la publication d’un reportage vidéo par l’agence Associated Press montrant la construction d’une base militaire sur l’île Mayon, au cœur du détroit de Bab al-Mandab des Émirats, à l’insu de l’État yéménite.

Le président du Conseil de la Choura a demandé au Premier ministre d’enquêter sur les îles de Mion et de Socotra, situées dans l’océan Indien, au large du golfe d’Aden, sur la base d’une lettre des membres du Conseil.

Ibn Dagher a également suggéré de former une délégation parlementaire, consultative et gouvernementale pour visiter les deux îles, compte tenu de l’inquiétude croissante et grandissante au fil du temps.

Auparavant, le président du Parlement yéménite, Sultan al-Barakani, chef du gouvernement yéménite, avait demandé une clarification écrite au sujet des informations indiquant que le gouvernement d’Abu Dhabi avait commencé à établir une base militaire sur l’île Mayon.

Pour sa part, le ministre yéménite des Affaires étrangères, Ahmed Awad bin Mubarak, a déclaré que le gouvernement yéménite n’avait signé aucun accord avec un quelconque pays pour établir une base militaire sur son territoire.

En réponse à l’établissement d’une base émiratie sur l’île Mayon, bin Mubarak a déclaré : « Il n’y a absolument aucun accord signé avec qui que ce soit concernant l’établissement d’une base militaire sur le territoire yéménite. »

Il a ajouté : « Les accords de ce type doivent être approuvés par la Chambre des représentants, car il s’agit de questions de souveraineté, et nous avons une constante majeure, l’ensemble du sol, de l’eau et du ciel yéménites, qu’aucune partie ne peut céder. »

L’Agence de presse américaine « Associated Press » (AP) a rapporté mardi qu’une base aérienne « secrète » est en cours de construction sur l’île yéménite de Mayon, située dans une zone stratégique au détroit de « Bab al-Mandab ».

L’île volcanique du détroit de « Bab al-Mandab » est un point névralgique du commerce maritime mondial.

L’AP a souligné, citant des responsables du gouvernement yéménite sans les nommer, que « Les Emirats arabes unis (EAU) sont derrière la construction de cette base aérienne, alors qu’ils avaient annoncé en 2019 le retrait de leurs forces de la campagne militaire dirigée par l’Arabie saoudite contre les Houthis au Yémen ».

L’Agence de presse américaine a fait observer que la construction de la base aérienne représente une dimension encore plus stratégique pour les EAU, qui dépasse l’ampleur du conflit militaire.

« Cela semble être un objectif stratégique à long terme pour établir une présence relativement permanente », a déclaré à l’AP, Jeremy Benny, rédacteur en charge du Moyen-Orient au sein de la société de renseignement de sources ouvertes « Janes Information Group ».

Et Benny d’ajouter, « Peut-être qu’il ne s’agit pas seulement de la guerre au Yémen et qu’il faudrait percevoir la navigation commerciale comme étant une chose fondamentale pour l’île de Mayon ».

L’AP a fait savoir que des responsables émiratis à Abu Dhabi et l’ambassade des EAU à Washington, n’ont pas répondu à leurs demandes de commentaires au sujet de cette information.

L’Agence de presse américaine a fait savoir, citant des responsables militaires sous couvert d’anonymat, que « les navires émiratis ont transporté des armes, du matériel militaire et des troupes vers l’île de Mayon ces dernières semaines ».

Les responsables militaires ont expliqué que « les récentes tensions entre les EAU et le Président yéménite, Abd Rabo Mansour Hadi, sont dues en partie aux demandes émiraties pour que son gouvernement signe un bail de location de l’île de Mayon d’une durée de 20 ans ».

L’aérodrome sur l’île de Mayon permet à celui qui l’exploite d’étendre son contrôle sur le détroit de « Bab al-Mandab », et de lancer facilement des attaques aériennes sur le principal point de passage vers le Yémen. Il peut également être une base arrière pour toute opération en mer Rouge, dans le golfe d’Aden et en Afrique de l’Est, selon l’AP.

Des images satellite prises le 11 avril et obtenues par l’AP, montraient des camions bennes et des préparatifs pour construire un aérodrome d’une longueur de 1,85 km sur l’île. Le processus de construction s’est achevé le 18 mai et 3 hangars pour avions ont été bâtis dans la partie sud de l’aérodrome.

De son côté, l’ambassadeur du Yémen en Jordanie, Ali Al-Amrani, a accusé implicitement les EAU de soutenir les séparatistes dans son pays afin de s’emparer de ses îles.

« Ils sont venus dans le but de rétablir la légitimité de Sanaa, mais ils ont dépossédé la capitale provisoire du pays, Aden, de toute légitimité », a déclaré le diplomate yéménite sur son compte Twitter.

Et Al-Amrani d’ajouter: « Ils soutiennent les séparatistes (le Conseil de transition), opposants de la légitimité, afin de mettre la main sur des îles telles que Mayon (ouest) et Socotra (sud-est), où ils y amènent des touristes étrangers sans visa du gouvernement ».

Le Yémen endure une guerre, depuis près de 7 ans, qui a engendré la mort de 233 000 personnes. 80% de la population, soit environ 30 millions de personnes, sont devenues dépendantes de l’aide pour survivre, dans la pire crise humanitaire au monde, selon les Nations Unies.

Depuis 2015, le voisin saoudien dirige une Coalition arabe qui mène des opérations militaires au Yémen pour soutenir les forces pro-gouvernementales, face aux Houthis soutenus par l’Iran et qui contrôlent plusieurs provinces dont la capitale Sanaa.