L’annonce de la participation du prince héritier d’Abou Dhabi, Mohammed bin Zayed, à la cérémonie de signature de l’Accord de paix de Riyad entre le gouvernement et les séparatistes a suscité la colère et les critiques au Yémen.
La signature officielle de “l’accord de Riyad” aura lieu mardi en Arabie saoudite en présence du prince héritier saoudien Mohammed Ben Salmane et du président yéménite Abd Rabbo Mansour Hadi, a indiqué sur Twitter le ministre de l’Information yéménite Mouammar al-Iryani.
Le prince héritier d’Abou Dhabi, Mohammed ben Zayed al-Nahyane, sera aussi présent, a précisé sur Twitter l’ambassadeur saoudien au Yémen Mohammed al-Jaber.
Le gouvernement et les séparatistes au Yémen doivent signer le 5 novembre un accord conclu fin octobre sous l’égide de l’Arabie saoudite pour mettre fin à leur conflit, dans un pays dévasté par une guerre aux fronts multiples, ont déclaré samedi des responsables saoudiens et yéménites.
Les forces séparatistes ont pris le contrôle en août d’Aden, qui était devenue la base de repli du gouvernement après son expulsion de la capitale Sanaa (nord) par les rebelles Houthis en 2014. Les affrontements entre les séparatistes et les forces loyalistes, en principe alliés dans la guerre menée contre les Houthis depuis 2014, ont fait craindre un éclatement du pays.
Le gouvernement yéménite a accusé les Emirats arabes unis de soutenir les séparatistes, qui réclament l’indépendance du Sud du Yémen –un Etat indépendant jusqu’en 1990– et qui forment les unités du “Cordon de sécurité” entraînées par Abou Dhabi.
Pilier de la coalition militaire dominée par Ryad intervenue en 2015 pour appuyer les forces progouvernementales contre les Houthis, Abou Dhabi a pour sa part accusé les autorités yéménites d’avoir laissé des éléments islamistes infiltrer leurs rangs. Depuis le début de la guerre entre les rebelles Houthis et le gouvernement yéménite, des dizaines de milliers de personnes, essentiellement des civils ont été tuées dans la guerre, selon diverses organisations humanitaires.