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ICFUAE: Quatre prisonniers politiques toujours détenus après avoir purgé leur peine aux EAU

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A l’occasion de la journée internationale de soutien aux victimes de la torture, l’ICFUAE réitère son appel aux Émirats arabes unis (EAU) pour qu’ils libèrent quatre prisonniers d’opinion, condamnés lors du procès inéquitable UAE 94, qui restent détenus alors qu’ils ont purgé l’intégralité de leur peine de sept ans.

Omran al-Radwan al-Harathi et Mahmoud Hasan al-Hosani devaient être libérés le 16 juillet 2019, tandis qu’Abdullah Abdulqader al-Hajiri et Fahd Abdulqader al-Hajiri devaient être libérés respectivement le 12 juillet 2019 et le 2 mars 2020. Néanmoins, ils sont toujours en détention arbitraire dans la prison d’Al Razeen d’Abou Dhabi.

Ces militants des droits humains ne sont pas les seuls prisonniers d’opinion détenus au-delà de leur date de libération. En fait, les quatre prisonniers condamnés lors du procès UAE 94 rejoignent cinq autres prisonniers émiratis qui sont toujours détenus au-delà de leur peine, dont deux femmes : Khalifa al-Rabia, Abdullah Ibrahim al-Hilo A bdullwahid Hasan al-Sihi, Amina Mohammed al-Abdouli et Maryam Suliman al-Balushi.

Le procès « UAE 94 » de 2013 a accusé 94 activistes, dont d’éminents avocats, des professeurs d’université, des étudiants et des juges, de comploter pour renverser le gouvernement après avoir lancé une pétition en 2011 dans laquelle ils plaidaient publiquement pour une réforme démocratique aux EAU. Soixante-neuf de ces quatre-vingt-quatorze militants ont été reconnus coupables et condamnés à des peines allant de sept à quinze ans. La torture avant le procès était courante ; les disparitions forcées, l’emprisonnement dans des centres de détention secrets avant le procès, les abus et les mauvais traitements étaient autant d’événements fréquents infligés à ces militants politiques.

Après avoir purgé leur peine, les quatre prisonniers politiques, condamnés à sept ans d’emprisonnement lors du procès UAE 94, ont été maintenus de force en prison. La notion de maintien des prisonniers derrière les barreaux au-delà de leur peine est connue sous le nom de détention indéfinie ; il s’agit d’une pratique courante aux Émirats arabes unis, notamment parce que les autorités n’ont jamais libéré les prisonniers d’opinion malgré l’achèvement de leur peine. Au lieu de cela, ces militants emprisonnés sont maintenus en détention conformément à la loi antiterroriste, qui considère que ces prisonniers représentent une menace terroriste pour l’État. Ils sont ensuite transférés dans des « centres de conseil », connus sous le nom de « centres Munasaha ». Ces « centres Munasaha » sont situés au sein même des prisons et, selon l’article 1 de la loi antiterroriste des Émirats arabes unis, ils ont pour objectif « d’éclairer et de réformer » les prisonniers qui représentent une menace terroriste ou qui ont commis un acte de terrorisme.

En ne libérant pas les prisonniers à l’issue de leur peine, les autorités des Émirats arabes unis démontrent une fois de plus qu’elles continuent d’utiliser des outils de répression et l’oppression systémique évidente au sein de leur régime. La pratique continue de l’emprisonnement des détenus au-delà de leur date de libération viole non seulement les lois internationales sur les droits de l’homme, mais aussi les règles des EAU en matière de procès et de procédures équitables.

Par conséquent, à l’occasion de la Journée internationale pour le soutien aux victimes de la torture, l’ICFUAE appelle les autorités des EAU à libérer tous les prisonniers qui ont été condamnés lors du procès UAE94, en particulier ceux qui ont été détenus au-delà de leur peine sans raison valable. Nous demandons en outre au gouvernement des EAU de lancer une enquête indépendante et impartiale sur les allégations de torture et de tenir pour responsables ceux qui ont torturé et maltraité ces militants des droits humains.