موقع إخباري يهتم بفضائح و انتهاكات دولة الامارات

Le gouvernement yéménite accuse les Émirats d’avoir bombardé ses troupes dans le sud

133

Les Émirats arabes unis, engagés dans le conflit au Yémen, ont confirmé avoir mené des raids aériens dans la ville yéménite d’Aden, mais dit avoir ciblé des «milices terroristes» et agi en «légitime défense».

Jeudi, le gouvernement yéménite a accusé les Émirats d’avoir mené des frappes contre ses troupes à Aden, en soutien aux séparatistes qui ont dit avoir pris le contrôle de cette grande ville du sud du pays.

«Le gouvernement condamne les bombardements des Emirats contre ses troupes à Aden, la capitale provisoire et à Zinjibar», chef-lieu de la province proche d’Abyane, a déclaré sur Twitter Mohammed Al-Hadhrami, vice-ministre des affaires étrangères du gouvernement du président Abd Rabbo Mansour Hadi, reconnu par la communauté internationale.

Ces bombardements ont fait des morts et des blessés parmi les civils et les forces du gouvernement, a ajouté le responsable yéménite, en rejetant sur les Emirats «la responsabilité de cette agression violant la loi internationale».

Hadhrami n’a pas précisé la date de ces bombardements, mais des habitants d’Aden ont déclaré avoir entendu des bruits de raids aériens mercredi lorsque les forces du gouvernement entraient dans la ville.

Le responsable yéménite a appelé l’Arabie saoudite, qui conduit la coalition soutenant son gouvernement et à laquelle appartiennent les Emirats, à soutenir «la légalité yéménite et à mettre fin à cette escalade illégale et injustifiée».

Jeudi, les séparatistes ont de nouveau pris le contrôle de la ville d’Aden, deuxième ville du pays, après des affrontements avec les forces gouvernementales qui l’avaient prise la veille.

Le ministère de la Défense du Yémen a vivement critiqué les Emirats arabes unis (EAU) pour avoir lancé des frappes aériennes qui ont tué et blessé environ 300 soldats des troupes gouvernementales yéménites.

«Le ministère de la Défense condamne les bombardements aériens lancés par les EAU contre les forces du gouvernement légitime dans la banlieue d’Aden et dans la ville de Zinjibar, dans le sud du pays», a déclaré le ministère dans un communiqué publié par l’agence de presse officielle Saba.

Les EAU ont lancé une dizaine de frappes aériennes à Aden et à Abyan depuis mercredi soir, et d’autres frappes sont encore en cours, ajoute le communiqué.

Dans un autre développement survenu jeudi, la coalition dirigée par l’Arabie saoudite a pris pour cible un convoi militaire des forces gouvernementales yéménites près d’Aden.

Les frappes de la coalition ont détruit les véhicules blindés du convoi, faisant environ 25 morts et de nombreux blessés, a indiqué une source anonyme au sein des forces de sécurité.

Le ministère yéménite des Affaires étrangères a appelé le gouvernement saoudien «à soutenir le gouvernement légitime et à mettre fin à l’escalade militaire illégale et injustifiée orchestrée par les séparatistes du Sud »

Mercredi, le camp gouvernemental avait remporté la bataille en reprenant le contrôle d’Aden, que les séparatistes avaient conquise le 10 août à l’issue de vifs combats ayant fait au moins 40 morts. Le gouvernement yéménite avait alors accusé les Emirats d’avoir favorisé un «coup d’Etat» à Aden.

Les Émirats sont l’un des piliers de la coalition militaire commandée par l’Arabie saoudite et intervenue en 2015 au Yémen pour aider le pouvoir face aux rebelles Houthis qui s’étaient emparés de vastes pans du territoire, y compris la capitale Sanaa. Les Houthis sont perçus comme des alliés de l’Iran, grand rival régional de Ryad.

De violents combats ont en effet éclaté autour d’Aden entre les forces du gouvernement yéménite et le Conseil de transition du Sud (STC), un groupe séparatiste lui aussi allié à la coalition dirigée par l’Arabie saoudite contre les rebelles houthis bénéficiant du soutien iranien.

Le Yémen a plongé dans la guerre civile en 2014, lorsque les rebelles houthis ont envahi une grande partie du pays et se sont emparés de toutes les provinces du nord, dont la capitale, Sanaa.

Avec AFP