L’ex-marcheur Hubert Julien-Laferrière, très actif sur les sujets internationaux, a lancé un appel ce mardi, cosigné par 57 parlementaires pour réclamer la libération de l’opposant émirien Ahmed Mansour, emprisonné dans des conditions misérables.
«Ça m’interpelle quand je vois la relation que l’on a avec les Emirats arabes unis, qui sont devenus un Etat policier, nous rapporte Hubert Julien-Laferrière, qui siège désormais avec les non-inscrits. Puisqu’on a des relations privilégiées avec les Emirats, qu’on leur vend beaucoup d’armes par exemple, c’est l’occasion de demander la fin du calvaire d’Ahmed Mansour.»
Parmi les signataires de ce courrier directement adressé à Emmanuel Macron, on trouve Clémentine Autain (LFI) et les anciens marcheurs Cédric Villani, Fiona Lazaar ou encore Matthieu Orphelin. Plutôt à gauche donc, même si la députée LR Bérengère Poletti signe aussi la missive.
Défenseur des droits de l’homme, l’activiste Ahmed Mansour avait été arrêté en mars 2017 puis condamné à dix ans de prison par les Emirats arabes unis pour avoir publiquement critiqué le pouvoir.
«Jugé de manière expéditive dans des simulacres de procès et soumis à des traitements inhumains et dégradants, il est aujourd’hui le symbole de la lutte pour la défense des libertés publiques dans son pays. Son état qui s’est gravement détérioré est désormais préoccupant», écrivent ainsi les députés et sénateurs dans la lettre que Libération a pu consulter.
«Nous tenons à vous informer de notre projet d’effectuer une mission parlementaire aux Emirats arabes unis dans l’espoir de voir, dans le cadre de nos relations bilatérales, les autorités émiriennes accorder à Ahmed Mansour ainsi qu’à tous les prisonniers d’opinion un traitement équitable et une prompte libération», ajoutent les parlementaires.
Les élus se basent notamment sur un rapport de l’organisation Human Rights Watch datant de la fin janvier et décrivant les très dures conditions de détention de l’opposant, isolé de tous. On y apprend, comme l’avait noté début février le Monde, que Mansour vit seul dans une cellule de 4 m², sans contact avec les autres prisonniers, sans télé, radio ou livre, et avec seulement une visite de sa femme et de ses enfants (trente minutes une fois tous les six mois).
La missive des parlementaires doit être rendue publique ce mardi matin à l’occasion d’une conférence de presse de l’avocat William Bourdon, qui fut également en 2012 membre de l’équipe de campagne de François Hollande. Le conseil a été saisi par le député Hubert Julien-Laferrière et les amis d’Ahmed Mansour pour défendre les intérêts de ce dernier.