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Yémen: l’allemagne appelée à cesser les ventes d’armes aux EAU

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Cinquante-six organisations humanitaires et de défense des droits humains ont réclamé l’arrêt des ventes d’armes par l’Allemagne à l’Arabie saoudite et aux Émirats arabes unis.

Plusieurs ONG parmi lesquelles Amnesty International, Oxfam ou Action contre la faim ont lancé un appel commun, à Berlin, pour exhorter l’allemagne à suspendre ses ventes d’armes aux  Émirats arabes unis.

Le gouvernement allemand a prolongé mercredi de six mois son embargo sur les ventes d’armes à l’Arabie Saoudite, décidé après l’assassinat du journaliste saoudien Jamal Khashoggi à l’automne 2018.

L’interdiction des ventes d’armes au régime de Riyad est prolongée au moins jusqu’à la fin mars 2020, a déclaré un porte-parole du gouvernement d’Angela Merkel. D’ici là, « aucun nouveau contrat ne sera approuvé », a précisé ce porte-parole.

Des experts des Nations unies (ONU) sur le Yémen ont fait état, dans un rapport publié le 3 septembre, de la «multitude de crimes de guerre» qui auraient été commis par les diverses parties depuis le début du conflit.

Ce groupe d’experts, créé par le Conseil des droits de l’homme des Nations unies en 2017, a identifié, dans la mesure du possible, les «personnes susceptibles d’être responsables de crimes internationaux et a transmis ces noms», qui restent confidentiels, à la haut-commissaire aux droits de l’homme, Michelle Bachelet.

Un bon nombre des violations «peut entraîner la condamnation de personnes pour crimes de guerre si un tribunal indépendant et compétent en est saisi», ont-ils expliqué dans un communiqué.

Une coalition menée par l’Arabie saoudite intervient au Yémen depuis 2015 pour soutenir les forces progouvernementales contre les rebelles houthistes, qui se sont emparés de vastes zones de l’ouest et du nord du pays, dont la capitale, Sanaa.

«Cinq ans après le début du conflit, les violations contre les civils yéménites se poursuivent sans relâche, avec un mépris total pour le sort de la population et une absence d’action internationale pour responsabiliser les parties au conflit», a déclaré Kamel Jendoubi, président du groupe d’experts.

Les experts de l’ONU demandent aussi à la communauté internationale de s’abstenir de fournir des armes susceptibles d’être utilisées dans le conflit, avertissant que la « légalité des transferts d’armes par la France, le Royaume-Uni, les Etats-Unis et d’autres Etats reste discutable».

 «Les Etats peuvent être tenus responsables de l’aide ou de l’assistance qu’ils fournissent pour la commission de violations du droit international si les conditions de complicité sont remplies», insiste le rapport.