Emirates Fuites

ONU: les Émirats arabes unis violent l’embargo sur les armes en Libye

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Les Nations Unies ont annoncé une initiative pour mettre fin à la violation de l’embargo sur les armes imposé en 2011 sur la Libye par les Emirats arabes unis.

Cette décision intervient après que l’envoyé de l’ONU en Libye, Ghassan Salamé, a averti que le pays était sur le point de sombrer dans une guerre totale qui pourrait mener à sa possible division.

Une conférence internationale devrait réunir au préalable les différents acteurs et leurs soutiens à Berlin, en vertu d’un plan proposé par l’envoyé spécial de l’ONU Ghassan Salamé.

Cette Conférence internationale qui représente l’un des points du plan de sortie de crise de M. Salamé sera axée sur l’arrêt du flux des armes sur la Libye en tentant de raffermir l’embargo imposé en 2011 sur la Libye, la conclusion d’un cessez-le-feu permanent de manière à favoriser la reprise du processus politique en Libye et éventuellement la signature d’un accord entre protagonistes libyens au terme d’une deuxième Conférence au niveau local.

Cette Conférence internationale doit assurer un engagement des pays de la communauté internationale à faire le suivi de l’accord libyo-libyen pour sa mise en œuvre.

Salamé a déclaré que les combats étaient alimentés par le soutien militaire étranger aux deux principales parties belligérantes – en violation de l’embargo sur les armes décrété par l’ONU.

Il s’est déclaré préoccupé par la poursuite des hostilités à l’intérieur et autour de la capitale, Tripoli, qui a commencé en avril lorsque les forces du général Khalifa Haftar ont lancé une offensive pour prendre le contrôle de la ville aux mains du gouvernement soutenu par l’ONU.

Les factions opposées, y compris les groupes extrémistes, se battent pour le contrôle de la Libye depuis 2011, date à laquelle Mouammar Kadhafi, a été renversé.

Le Général Haftar bénéficie du soutien des Emirates arabes unis, des États-Unis et de la Russie.

Lors de leur rencontre à New York en marge des réunions de l’Assemblée générale de l’ONU, le chef du Gouvernement d’union nationale (GNA) libyen a cité les Émirats arabes unis, la France et l’Égypte devant l’Assemblée générale des Nations unies. Il a également a qualifié son adversaire Khalifa Haftar de “criminel assoiffé de sang”.

“Il est regrettable que d’autres pays continuent de s’immiscer” en Libye, a déclaré le chef du GNA devant l’Assemblée générale des Nations unies, en citant les Émirats arabes unis, la France et l’Egypte.

“La Libye vit une crise grave du fait d’une ingérence étrangère négative”, a dénoncé Fayez al-Sarraj, en critiquant le rôle des Émirats arabes unis, qui relaient les discours du maréchal Haftar, la découverte de “missiles français” trouvés dans une localité libérée par ses troupes et “l’Égypte qui nous donne des leçons”.

“Ce qui a encouragé ce criminel de guerre, c’est l’appui d’États étrangers”, a aussi dit le chef du Gouvernement d’union nationale. “Nous le vaincrons quels que soient ses appuis”, a-t-il assuré, en rejetant toute possibilité de discuter avec Khalifa Haftar.

L’homme fort de l’est de la Libye a lancé début avril une offensive militaire pour s’emparer de la capitale, Tripoli, contrôlée par des forces loyales à Fayez al-Sarraj. Aujourd’hui, le conflit s’est enlisé sans qu’aucune partie ne semble pouvoir l’emporter sur l’autre.

Selon l’ONU, depuis avril, les combats ont fait 1.093 morts et 5.752 blessés, et forcé 120.000 personnes à quitter leur foyer.

L’ambassadeur des Etats-Unis en Libye, Richard Norland, a rencontré jeudi à Abou Dabi le commandant de l’armée nationale libyenne (LNA) Khalifa Haftar, a révélé l’ambassade américaine dans une brève déclaration.

Les deux hommes ont discuté de “la situation actuelle en Libye et des perspectives de trouver une solution politique au conflit libyen”.

La réunion précède une conférence internationale sur la Libye prévue par l’Allemagne visant à obtenir un cessez-le-feu pour les combats actuels et une solution politique à la crise libyenne.

La campagne militaire de Haftar a jusqu’à présent échoué à Tripoli. Ses forces ont subi un revers à Gharian d’où elles ont été chassées par les forces défendant la capitale et alliées au gouvernement de Faiez Serraj qui est reconnu au niveau international.

Le gouvernement libyen d’union nationale (GNA) a dénoncé la “ position hostile “ des Emirats arabes unis.

Cette position du gouvernement basé à Tripoli s’explique par le fait que les Emirats ont accueilli un officier des forces rivales, loyales au maréchal Haftar.

Le général Ahmed al-Mesmari, porte-parole de l’autoproclamée Armée nationale libyenne (ANL) de M. Haftar, a tenu une conférence de presse aux Emirats durant laquelle il a affirmé que “ la solution militaire est la meilleure solution pour restaurer la sécurité et rétablir la loi “ en Libye et que « la bataille (pour Tripoli) est dans sa phase finale “.